Un ancien ténor socialiste grec, l'ex-ministre de la Défense Yannos Papantoniou, a été placé en détention préventive et est accusé de corruption dans un contrat d'armement conclu en 2003 avec le groupe technologique français Thales, a indiqué mercredi une source judiciaire.
Cette détention préventive de l'économiste de 69 ans, ainsi que celle de son épouse, sur l'ordre d'un juge anti-corruption, intervient après une déposition marathon de deux jours, qui s'est achevée dans la nuit de mardi à mercredi, et à l'issue d'années d'enquête.
Le couple, qui nie toute infraction, est accusé d'avoir blanchi en les déposant sur des comptes suisses 2,45 millions d'euros de pots de vins perçus en contrepartie d'un contrat de modernisation de frégates conclu avec Thales.
Avec un autre ex-ministre socialiste de la Défense Akis Tsohatzopoulos -- qui purge une peine de 20 ans de prison --, M. Papantoniou fait partie des personnalités considérées en Grèce comme incarnant les dérives du système politique ayant poussé le pays au bord de la faillite.
Membre des gouvernements socialistes s'étant succédé de 1994 à 2004, il a déja été condamné à quatre ans de prison avec sursis pour dissimulation de l'origine de ses revenus.
Selon une source judiciaire, l'enquête sur l'affaire des frégates a progressé grâce à l'assistance des autorités suisses et françaises, après s'être longtemps heurtée à la complexité des circuits financiers en jeu.
En 2006, l'ex-ministre avait gagné un procès en diffamation contre le quotidien français Libération qui lui avait imputé d'avoir reçu des commissions illégales de Thales pour une autre commande, de matériel sécuritaire pour les jeux Olympiques de 2004 à Athènes.
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