La Norvège ordonne la remise en liberté d'un Russe soupçonné d'espionnage

La justice norvégienne a ordonné jeudi la remise en liberté d'un Russe soupçonné d'espionnage, qui reste cependant derrière les barreaux à la suite de l'appel suspensif interjeté par les services de renseignement.
Mikhail Bochkarev avait été arrêté le 21 septembre à l'aéroport d'Oslo, après avoir participé à un séminaire interparlementaire au Storting, le Parlement norvégien, au cours duquel il est soupçonné d'avoir collecté des informations sur le réseau informatique à l'intérieur du bâtiment.

Près d'un mois plus tard, le tribunal d'Oslo a rejeté la demande des services de renseignement norvégiens (PST), qui sollicitaient son maintien en détention provisoire pour deux semaines supplémentaires. "Au cours de la période récente, l'enquête n'a pas permis de renforcer les soupçons", a estimé le juge.

Au regard des examens techniques effectués par le PST, "il aurait été naturel que l'on trouve des éléments significatifs, s'ils existent, pour étayer les soupçons au cours des quatre dernières semaines", a-t-il fait valoir.

Le PST ayant immédiatement interjeté un appel à caractère suspensif, le Russe de 51 ans restera détenu jusqu'à ce qu'un tribunal d'appel examine le dossier, probablement lundi. Cette affaire a agacé la Russie qui a qualifié les accusations de "fausses" et d'"absurdes", et convoqué l'ambassadeur de Norvège à Moscou.

Si la décision de remise en liberté devait être confirmée, il n'y aurait "aucun obstacle" au départ de Norvège de M. Bochkarev, a dit son avocate, Hege Aakre, à l'AFP.

Ce pays scandinave perdrait ainsi une potentielle monnaie d'échange, un de ses ressortissants étant détenu depuis avril en Russie, également sur des soupçons d'espionnage.

Toujours dans l'attente de son procès, Frode Berg a admis avoir aidé les services norvégiens en faisant office de courrier à plusieurs reprises, tout en disant ignorer ce dont il retournait.