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Migrants de Méditerranée: un rapport préconise des centres d'accueil dans 4 pays européens

Deux instituts français ont préconisé jeudi d'ouvrir des centres d'accueil dans quatre pays européens (France, Espagne, Italie et Malte) pour les demandeurs d'asile arrivés via la Méditerranée, après plusieurs refus opposés cet été à des navires chargés de migrants qui souhaitaient accoster. "Le droit d'asile dans l'Union européenne est en danger", affirment dans un rapport conjoint le think tank Terra Nova (centre-gauche) et l'Institut Montaigne (libéral), qui juge "urgent d'accélérer la refonte" d'un système "aussi injuste qu'inefficace".

Le rapport est publié alors qu'un sommet européen doit faire le point jeudi sur la politique migratoire, notamment la réforme toujours bloquée des règles européennes de l'asile, même si aucun progrès n'est attendu dans ce dossier enlisé autour de la question de la répartition. Il propose 16 mesures dont l'ouverture de "Centres européens d'accueil et de traitement" des demandes d'asile sur les côtes des pays européens "ayant une façade sur la Méditerranée". A titre expérimental "l'Espagne, la France, l'Italie et Malte seraient sollicitées" pour ouvrir "au minimum" un centre chacune.

L'idée rappelle le projet européen de "centres contrôlés", où un premier tri serait fait entre demandeurs d'asile légitimes et migrants économiques à expulser. Sauf qu'il ne s'agirait pas de centres "fermés", précise le rapport.

Chaque Etat y dépêcherait des agents pour examiner "en moins d'un mois" les demandes d'asile ou s'exposerait sinon à des pénalités financières. La mise en place serait financée par l'Union européenne, "ainsi que les retours des déboutés", ajoute le rapport, qui chiffre à 57 millions d'euros ses propositions pour la France.

Le rapport préconise également "la suppression de la règle du pays de première entrée" du règlement de Dublin qui régit le dépôt des demandes d'asile, faisant peser sur la Grèce et l'Italie notamment "une charge disproportionnée". A la place, chaque demandeur pourrait solliciter l'Etat de son choix.

Il plaide pour la création d'un "Office européen du droit d'asile" qui s'appuierait "sur des autorités nationales indépendantes", avec un "mécanisme de solidarité" pour répartir les demandeurs en cas de surcharge d'un pays, et suggère d'accorder aux réfugiés "un socle commun de droits", notamment celui de séjourner dans un autre pays de l'UE.

En marge du sommet européen, le HCR (Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et l'OIM (Organisation internationale pour les migrations) ont appelé à "l'adoption urgente" de mesures "destinées à réduire le nombre de noyades sans précédent" en Méditerranée, se disant "alarmés" par "l'extrême toxicité" des déclarations politiques dans certains pays, "notamment en ce qui concerne les arrivées par bateau".

Le rapport préconise enfin de conclure avec les pays de transit des accords "pour faciliter un accueil des migrants respectueux de la dignité humaine", mais il met en garde contre toute "sous-traitance" des demandeurs d'asile à des pays tiers sûrs, qui "augmenterait considérablement les risques de chantage" envers l'Europe.

Deux instituts français ont préconisé jeudi d'ouvrir des centres d'accueil dans quatre pays européens (France, Espagne, Italie et Malte) pour les demandeurs d'asile arrivés via la Méditerranée, après plusieurs refus opposés cet été à des navires chargés de migrants qui souhaitaient accoster. "Le droit d'asile dans l'Union européenne est en danger", affirment dans un rapport conjoint...