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Économie - Compétitivité

Le Forum économique mondial tacle encore la compétitivité du Liban

Un changement de méthodologie fait gagner 25 places au pays, qui figure toutefois parmi les moins bien classés en ce qui concerne l’incidence de la corruption.

Une vue du port de Beyrouth. Le Forum économique mondial a une nouvelle fois souligné les faiblesses du Liban en matière de compétitivité. Photo P.H.B.

Le Forum économique mondial a une nouvelle fois pointé du doigt les faiblesses du Liban en matière de compétitivité dans son dernier rapport annuel sur le sujet publié mardi soir et qui contient la dernière version de l’indice global (Global Competitiveness Index ; GCI) élaboré par l’organisation pour évaluer et classer les performances des pays étudiés.

Avec un score de 57,7 sur 100, le Liban occupe la 80e place de ce classement sur 140 dans le monde, et il est seulement 10e sur les 15 pays de la zone MENA retenus par le forum. Sur le plan comptable, le pays bénéficie de l’important changement de méthodologie adopté par le forum cette année en gagnant pas moins de 25 places par rapport à son classement en 2017. Une progression qui est toutefois trompeuse : le forum précise que si les nouveaux critères avaient été appliqués en 2017, le Liban aurait en réalité perdu 5 places.

Les auteurs du rapport ont en effet modifié plus de la moitié des indicateurs habituellement pris en compte. L’ancien triptyque notant les critères de base, l’environnement macro-économique, ainsi que la qualité des services de santé et de l’enseignement est remplacé par quatre nouveaux agrégats évaluant la qualité de l’environnement opérationnel du pays, son capital humain, son marché intérieur et enfin sa propension à innover. Le nombre de piliers – ou sous-indices – répartis entre les trois agrégats reste fixé à 12 tandis que les notes sur 7 sont remplacées par un barème sur 100 points.


Fin du record suisse

Cette nouvelle grille d’évaluation coïncide avec plusieurs changements dans la hiérarchie en tête du classement mondial, qui avait été dominé par la Suisse de 2009 à 2017, un record. Déchus, les Helvètes campent désormais au pied du podium avec un score de 82,6 points, soit trois points derrière les États-Unis, qui abandonnent leur costume de dauphin pour enfiler celui de leader. Actuel deuxième, Singapour (83,5) gagne une place, tandis que l’Allemagne (82,8), troisième, a progressé de deux rangs en un an. Le classement de ces pays aurait été le même si la nouvelle méthodologie avait été utilisée en 2017. Il en va de même pour Israël, leader de la zone MENA avec 76,6 points, mais qui perd 4 places avec le changement de grille d’évaluation. Les Émirats arabes unis (73,4 points) maintiennent leur statut de premier pays arabe au classement mondial, malgré un recul de 10 échelons par rapport au classement 2017 (et une position inchangée avec la nouvelle grille d’évaluation). Enfin, l’Égypte gagne 6 places par rapport à son classement il y a un an, pour occuper la 94e position (qu’elle aurait conservée avec la nouvelle méthode), mais se retrouve derrière le Liban.


Faiblesse des institutions

Le score du pays du Cèdre a été bonifié par quelques bons résultats obtenus sur certains « piliers », notamment la qualité de son système de santé (37e mondial avec 88 points) ou de son système financier (43e, 67 points). Il fait en revanche partie des pays les moins bien lotis en ce qui concerne sa stabilité macroéconomique (114e mondial malgré un score de 68 points), la qualité de ses infrastructures (95e avec 58,5 points) ou de ses institutions (113e avec 45 points).

Le pays est d’ailleurs particulièrement mal noté sur la quasi-totalité des composantes de ce dernier pilier, avec notamment un score de 28 sur 100 sur le critère « incidence de la corruption » qui le place au 120e rang mondial, loin derrière les 89 points du champion néo-zélandais dans cette catégorie – et 6e au classement global. Le forum affirme dans une annexe du rapport s’être basé sur l’évaluation établie en février par l’ONG Transparency International (TI) dans son classement annuel sur la perception de la corruption. Avec la même note de 28 points sur 100, le Liban y occupe le 143e rang sur 180 pays du monde retenus par TI, ex æquo avec le Bangladesh (120e selon le classement du forum). Cette remise au goût du jour de l’indice de la perception de la corruption de TI, paru il y a neuf mois, a été relayée hier par certains médias et sites d’information, libanais et étrangers.



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