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Culture - RENCONTRE

Quand Ghaleb Hawila dessine un poème de Darwich sur un mur londonien

Lunettes rondes joliment dessinées et regard pétillant derrière la mince paroi de verre, Ghaleb Hawila (candidat au prix  L’OLJ-SGBL dans le cadre de la saison 3 de Génération Orient), raconte, sourire aux lèvres, ses mois d’août et de septembre chargés de créativité. L’occasion d’un bref retour sur son séjour britannique.

La fresque de Ghaleb Hawila à Bristol réalisée en collaboration avec Trevor Cheba.

C’est l’histoire d’un jeune artiste calligraphe qui réalise son premier voyage artistique au Royaume-Uni. Ghaleb Hawila en parle avec tellement d’enthousiasme, des propos fluides et fournis, qu’on n’a de choix que de s’embarquer à ses côtés de train en train, entre les villes, les festivals et... les coups de pinceau. Un voyage impromptu et surtout plein de surprises car, comme le jeune artiste l’explique, il est arrivé « sans s’attendre à quoi que ce soit », avec pour seul objectif la participation à l’exposition Tints of Resilience à la galerie londonienne P21. Hormis cette ligne directrice, il était surtout prêt à saisir, au vol, toute opportunité qui allait se présenter.


Migrating Letters : un nouveau tournant
Sous l’intitulé Tints of Resilience , onze artistes originaires de la région MENA avaient été réunis par la curatrice Rania Mneimneh dans le but de faire parvenir la voix et les histoires d’enfants syriens réfugiés au Liban. Ghaleb Hawila y a présenté son œuvre Migrating Letters, réalisée en collaboration avec les enfants d’un camp de la Békaa. Sur leurs dessins, il avait rédigé au pinceau le poème My Friends d’Elia Abou Madi. Ghaleb Hawila avait ensuite découpé sa toile en morceaux pour illustrer la séparation des proches, le déchirement vécu par les réfugiés.

Lorsqu’on évoque le street art, Ghaleb Hawila se montre enthousiaste, mais il insiste que son travail « ne s’agit pas de calligraffiti, mais de calligraphie urbaine, qui utilise les mêmes codes (stricts) que la calligraphie sur papier ». Hawila brille en travail de studio, mais affectionne le street art car il a la possibilité de laisser une trace, les passants pouvant aussi se l’approprier, le modifier. Le street art s’est rappelé à lui d’ailleurs, à deux reprises, lors de son voyage britannique. La première étant la proposition inattendue de Croydon Rise, festival british qui accueille de grands noms de l’art urbain, qui a demandé à Hawila d’effectuer une fresque sur le mur mitoyen du bureau des réfugiés de la ville. Hawila a choisi d’y tracer en lettres arabes un vers emprunté au grand poète palestinien Mahmoud Darwich (éternel exilé), un message d’espoir adressé aux commun des mortels : « Un jour, nous serons ce que nous voulons. Le voyage n’a pas commencé, le chemin n’a pas abouti. »

Est arrivé ensuite le spectaculaire projet de collaboration dans la ville de Bristol avec l’artiste local Trevor Cheba. Un projet soutenu par la mairie, qui a mis un mur à la disposition du tandem pour qu’il réalise une fresque socle de la diversité communautaire britannique. « Avec Cheba, on ne parlait pas beaucoup, le travail se faisait en silence », raconte Ghaleb Hawila, qui avait rencontré Cheba à Aley un an plus tôt lors d’un échange culturel organisé par l’association libanaise Ahla fawda et la galerie britannique Rise Gallery.

Pour Ghaleb Hawila, la calligraphie urbaine est l’outil idéal pour faire prendre conscience à tout un chacun de ses propres forces. Et les mots dessinés sur le mur de la ville de Bristol en sont témoin : « La maladie et son remède sont en toi, mais tu ne le vois pas. Tu penses n’être qu’une simple poussière, alors que l’univers est contenu en ton sein. » En conclusion, un voyage fructueux et inspirant pour Ghaleb Hawila, qui ne se lasse pas de mentionner les couleurs, les paysages, les rencontres. Et les collaborations fortement symboliques, porteuses des messages de tolérance, de dialogue et de liberté d’expression.


Pour mémoire

Génération Orient III : #3 Ghaleb Hawila, calligraphe, 25 ans


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