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Économie - arabie saoudite

Affaire Khashoggi : Riyad rejette les menaces de sanctions occidentales, les investisseurs méfiants

Cette disparition au retentissement planétaire pourrait avoir un impact significatif sur le programme de réformes, notamment économiques, mis en avant par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane. Hamad Mohammad/Reuters

L’Arabie saoudite a promis hier de riposter à d’éventuelles sanctions, au moment où Londres, Paris et Berlin publiaient le même jour une déclaration commune adressée aux autorités saoudiennes demandant à ce que « la lumière soit faite » sur la disparition, survenue le 2 octobre, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. La veille, le président américain Donald Trump menaçait d’un « châtiment sévère » en cas d’implication avérée de Riyad dans cette affaire. Son conseiller économique, Larry Kudlow, a souligné hier sur la chaîne Fox News que le président américain était « très, très sérieux ». « Croyez-le sur parole, si les Saoudiens sont impliqués, si (Jamal) Khashoggi a été tué ou blessé ou qu’importe, les conséquences seront néfastes », a-t-il déclaré.

Cette disparition au retentissement planétaire pourrait avoir un impact significatif sur le programme de réformes, notamment économiques, mis en avant par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane.

« Fausses accusations »

Riyad, qui dément catégoriquement toute implication dans l’éventuel meurtre du journaliste – exilé aux États-Unis depuis 2017 –, a affirmé « rejeter entièrement toute menace ou tentative de l’affaiblir, que ce soit via des menaces d’imposer des sanctions économiques ou l’usage de pressions politiques ». Si des sanctions sont appliquées, le royaume répondra avec « de plus grandes » sanctions, a prévenu un haut responsable saoudien, cité par l’agence officielle SPA, sous le couvert de l’anonymat. « L’économie du royaume a un rôle vital et d’influence pour l’économie mondiale », a-t-il déclaré.

La Bourse de Riyad a fortement dévissé hier, les investisseurs saoudiens réagissant principalement aux propos de M. Trump. Peu après le début de sa première séance de la semaine, l’indice Tadawul All-Shares Index (Tasi) a plongé de plus de 7 %, sa plus grave dégringolade en trois ans, avant de clôturer à -3,5 %. À 10h30 GMT, il frôlait le seuil symbolique des 7 000 points, effaçant tous les gains engrangés en 2018 et la hausse de 18 % enregistrée depuis le début de l’année.

Samedi, plus de 10 jours après la disparition du journaliste, Ankara a reproché à Riyad de ne pas coopérer, et notamment de ne pas laisser les enquêteurs accéder au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. Des responsables turcs ont affirmé que le journaliste y avait été assassiné par des agents saoudiens. Riyad affirme qu’il a quitté le bâtiment. Une délégation saoudienne devait s’entretenir à Ankara avec des responsables turcs dans le cadre de l’enquête, mais aucune information n’avait filtré à ce sujet hier. Le ministre saoudien de l’Intérieur, Abdel Aziz ben Saoud ben Nayef, cité par l’agence SPA, a dénoncé samedi de « fausses accusations contre l’Arabie saoudite ».

Investisseurs échaudés

Alors que les investisseurs s’enthousiasmaient encore il y a quelques semaines des pharaoniques projets économiques du prince héritier Mohammad ben Salmane, dit « MBS », l’affaire Khashoggi semble en avoir refroidi certains. « Il y a une sorte d’incertitude autour de la situation concernant la disparition de (Jamal) Khashoggi, qui provoque la chute du marché », a déclaré Mohammad Zidan, analyste en stratégie pour Thinkmarket à Dubaï. Le milliardaire britannique Richard Branson a annoncé le gel de plusieurs projets dans le royaume. Des partenaires prestigieux ont annoncé qu’ils ne participeront au « Davos du désert », la deuxième édition de la conférence « Future Investment Initiative », qui doit se tenir du 23 au 25 octobre à Riyad. Cher à « MBS », l’événement est notamment boudé par certains médias, comme le Financial Times, le New York Times et l’Economist, mais aussi le patron d’Uber, une compagnie de VTC.

Pour beaucoup de multinationales, aller à cette conférence comprend des risques en termes de réputation « qui l’emportent sur les profits qu’elles auraient pu tirer de l’économie saoudienne », selon Michael Stephens, du centre de réflexion londonien Royal United Services Institute. En réaction, un puissant homme d’affaires émirati, Khalaf al-Habtoor, a enjoint les pays du Golfe et les alliés de Riyad de boycotter les entreprises qui se désolidarisaient de ce rendez-vous. « Le fait que des participants de premier plan (...) se retirent a aussi eu un impact négatif sur l’attitude des investisseurs », a ajouté l’analyste Mohammad Zidan.

Jeudi, l’index Tasi de la Bourse saoudienne avait déjà chuté de 3 %, dans le sillage d’un vent de panique planétaire qui avait fait plonger Wall Street et les marchés asiatiques. Depuis mercredi dernier, la Bourse de Riyad a ainsi perdu un total de 50 milliards de dollars de capitalisation. Selon le cabinet d’analyses Eurasia, Riyad est désormais confronté à « une grave crise de relations publiques » et s’apprête à « se rendre compte qu’il va être particulièrement difficile de contenir la crise qui émerge ».

Source : AFP


L’Arabie saoudite a promis hier de riposter à d’éventuelles sanctions, au moment où Londres, Paris et Berlin publiaient le même jour une déclaration commune adressée aux autorités saoudiennes demandant à ce que « la lumière soit faite » sur la disparition, survenue le 2 octobre, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. La veille, le président américain Donald Trump...

commentaires (1)

2 choses restent à savoir. Comment compte réagir la bensaoudie aux éventuelles danctiond vu qu'elle dépend excessivement de l'occident avide face à ses faillites répétées , Quelles genres de sanctions SERONT prêts à prendre les occidentaux si ce n'est que commette un rapt, un de plus sur les restes de ce royaume en faillite tout autant.

FRIK-A-FRAK

16 h 04, le 15 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • 2 choses restent à savoir. Comment compte réagir la bensaoudie aux éventuelles danctiond vu qu'elle dépend excessivement de l'occident avide face à ses faillites répétées , Quelles genres de sanctions SERONT prêts à prendre les occidentaux si ce n'est que commette un rapt, un de plus sur les restes de ce royaume en faillite tout autant.

    FRIK-A-FRAK

    16 h 04, le 15 octobre 2018

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