Dans un communiqué qu’il a fait paraître hier, Roy Issa el-Khoury, président de la Fondation sociale Chebl Issa el-Khoury, a placé une éventuelle prochaine rencontre entre les deux chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, et des Marada, Sleiman Frangié, dans un cadre strictement politique en rapport avec la clôture d’un chapitre douloureux de la guerre au Liban.
La démarche de M. Issa el-Khoury s’explique par le fait que la rencontre Geagea-Frangié, dont on dit qu’elle aura lieu dans les prochains jours, loin des feux de la rampe, a été présentée dans certaines analyses de presse comme une réconciliation entre les localités natales respectives des deux hommes au Liban-Nord, Bécharré et Zghorta.
« La réconciliation entre Bécharré et Zghorta a eu lieu en 1978, après le massacre d’Ehden (dans lequel Tony Frangié, son épouse et leur petite fille avaient été tués), lorsque cheikh Kabalan Issa el-Khoury était venu se tenir aux côtés du président Sleiman Frangié. Il lui avait textuellement dit : “J’ai perdu mon fils Chebl et vous avez perdu Tony. Que leur martyre serve à consolider ce qui nous unit et soit une réponse dure à ceux qui veulent nous diviser.” C’est donc suite à cette rencontre historique que la réconciliation a été consacrée, notamment par des visites des forces actives bécharriotes à Zghorta », a rappelé M. Issa el-Khoury, en ajoutant : « Nous étions – et nous le sommes toujours – soucieux de préserver le climat de paix qui unit Bécharré et Zghorta depuis toujours. »
Il a mis l’accent sur le fait que la réconciliation entre MM. Geagea et Frangié, « si elle a lieu, sera entre deux partis politiques adversaires et non pas entre Bécharré et Zghorta, deux localités maronites voisines dont les points communs sont beaucoup plus nombreux que ceux qui les séparent ».
Il s’en est par ailleurs félicité, « dans la mesure où cela renforce la position chrétienne, tourne la page de la funeste guerre et contribue à soutenir » le président fort « dans son parcours national ». M. Issa el-Khoury a rendu un hommage appuyé à Sleiman Frangié « qui n’hésite pas à tourner cette page ».