Brésil : le candidat de gauche Haddad cible le favori Bolsonaro

Le candidat de gauche Fernando Haddad a concentré lundi ses attaques sur le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro, donné favori du premier tour de la présidentielle au Brésil, tandis que l'ex-président Lula appelait les électeurs à "sauver la démocratie".

A moins d'une semaine du premier tour, le 7 octobre, le candidat du Parti des travailleurs (PT), qui a remplacé l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré et inéligible, a lancé la charge contre Bolsonaro, crédité de 28% des intentions de vote dans les derniers sondages.

"Pas lui, car il ne respecte pas la diversité, ne respecte pas les femmes, ne respecte pas les Noirs", a lancé Fernando Haddad, devant quelque 400 personnes à Curitiba (sud), reprenant le slogan "Ele, nao" (Pas lui) devenu le mot d'ordre des opposants au candidat d'extrême droite.

"Si vous pensez que le gouvernement de (l'actuel président conservateur) Michel Temer est mauvais, vous n'avez pas encore vu les propositions de Bolsonaro pour notre économie", a poursuivi le candidat de gauche, après sa visite hebdomadaire à l'ex-chef de l'Etat emprisonné à Curitiba depuis avril pour corruption.

"Il veut faire payer le même impôt au riche et au pauvre", a accusé Haddad, qui arriverait en deuxième position avec 22% des voix.

Le candidat de gauche a également fustigé les responsables de la chute en 2016 de l'ex-présidente de gauche Dilma Roussef : "Ils pensaient que tout était résolu parce qu'ils ont destitué Dilma, ont emprisonné Lula, mais ils ont oublié d'emprisonner le peuple", a-t-il lancé, les accusant de "mettre en danger la démocratie".

Dans une tribune publiée lundi dans le Jornal do Brazil, Lula a appelé de son côté les électeurs à "sauver la démocratie" et à rejeter "la barbarie".

Dimanche, "nous aurons l'opportunité de sauver la démocratie une fois de plus", déclare l'ex-président, estimant que le pays va devoir choisir entre deux projets : l'un qui "promeut le développement" et "l'intégration sociale", et l'autre qui souhaite simplement "rendre les riches plus riches et les pauvres plus pauvres".

Dans cette élection particulièrement polarisée, Lula rejette également les accusations d'"extrémisme" à l'encontre du Parti des travailleurs formulées par ses opposants, notamment du centre, rappelant "l'engagement du PT pour la démocratie".

"Qui flirte avec la barbarie cultive l'extrémisme. Qui lutte contre elle n'a rien d'extrémiste. (...) Dans le conflit entre la civilisation et la barbarie, il faut choisir son camp", exhorte l'ex-président.