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Liban - Polémique

Les propriétaires de chalets à Samaya en conflit ouvert avec leur direction

Les deux parties s’opposent sur le montant des frais d’entretien.

Un groupe de propriétaires rassemblés devant l’entrée du complexe balnéaire Samaya.

Les frais d’entretien des chalets de Samaya sont-ils exorbitants et injustifiés ? Une partie des propriétaires de ce complexe balnéaire situé à Zouk Mikaël (Kesrouan) en sont convaincus. Ils étaient une centaine environ rassemblés devant les locaux de la direction de la station il y a quelques jours, pour manifester leur mécontentement et « alerter l’État comme l’opinion publique » sur leur situation.

Selon eux, le conflit avec la direction remonte à au moins sept ans. « Nous sommes propriétaires, mais nous payons plus que si nous étions locataires. La direction nous réclame plusieurs milliers de dollars de frais de fonctionnement et de maintenance par an, sur une base de plus de 100 dollars au mètre carré (les chalets ont en moyenne une superficie de 45 m²), alors que le centre tombe en ruine », indique à L’Orient-Le Jour Antoine Habis, un médecin propriétaire depuis plusieurs années et présent sur place. « La direction augmente les frais depuis des années mais n’entretient plus rien. Nous avons eu des balcons qui se sont effondrés, des arbres qui sont tombés… Nous avons découvert que certaines piscines n’étaient pas équipées de filtres », affirme-t-il.


Guerre des chiffres

Corroborés par plusieurs propriétaires présents à la manifestation, ces propos sont catégoriquement contestés par la direction, assumée par Simon Haddad, dont la famille est à l’origine de la construction du complexe dans les années 1980. Contacté par L’Orient-Le Jour, Assaad Tarabay, avocat représentant les administrateurs du complexe, soutient que ces frais sont « normaux », comparés à l’importance des travaux d’entretien dans ce complexe regroupant près de 700 chalets et qui comprend plusieurs piscines, des courts de tennis et plusieurs étages. Une affirmation contredite par les administrateurs d’un autre complexe de la même catégorie que Samaya situé dans la même région, où les frais d’entretien sont moins chers de 30 dollars par mètre carré en moyenne.

« Avec la situation économique difficile, il y a des familles qui ont du mal à payer ces frais et qui tentent d’y échapper en faisant du scandale », insiste Me Tarabay. Mais la guerre des chiffres entre l’administration et les propriétaires mécontents ne s’arrête pas là. La direction affirme en effet que seuls 5 % des propriétaires sont mobilisés contre elle et que 25 % n’ont pas payé les frais d’entretien pour cette année. « Ce sont des mensonges : nous représentons 70 % des propriétaires », soutient un autre propriétaire, Sami Assouad, qui possède plusieurs chalets dans le complexe et assure payer plus de 30 000 dollars de frais d’entretien par an. « On nous demande des sommes astronomiques et on nous traite de manière indigne quand on proteste », enchaîne aussitôt M. Habis, qui affirme même avoir été victime d’une « tentative d’intimidation » quand il a commencé à expliquer sa situation sur les réseaux sociaux. Des incidents similaires ont été rapportés par d’autres propriétaires interrogés.

Ces accusations sont toutefois rejetées par Me Tarabay, qui souligne que ce sont bien les membres de la direction qui ont été la cible de menaces. « Il y a des conflits d’intérêts qui entrent en jeu dans cette histoire. La direction faisait appel à des sociétés détenues par certains propriétaires pour effectuer certains travaux, ce qu’elle ne fait plus », précise-t-il.

M. Assouad relève de son côté que la situation a réellement empiré lorsque la direction de Samaya a fait appel à une société appartenant à la famille Haddad pour les opérations de maintenance et d’entretien du complexe. Il ajoute que les propriétaires mécontents veulent engager une procédure judiciaire pour dénoncer le vote à l’assemblée générale du complexe, qui a entériné le montant des frais d’entretien pour 2018. « Il y a eu des irrégularités aussi bien sur la façon dont s’est déroulé le vote qu’au niveau de la composition de l’assemblée, qui a inclus des personnes qui n’étaient pas propriétaires pour noyer nos voix », note-t-il. Une affirmation également contestée par Me Tarabay, qui précise en outre que l’entretien est assuré par des salariés du complexe. Dernier développement survenu en fin de semaine, plusieurs propriétaires, dont M. Habis, ont affirmé avoir obtenu gain de cause après avoir saisi le juge des référés du tribunal de Jounieh, après que la direction de Samaya leur a coupé l’électricité. La décision, dont L’Orient-Le Jour a pu consulter une copie, a été rendue par la juge Joyce Akiki qui a demandé à l’administration de la station balnéaire de rétablir le courant aux plaignants. Affaire à suivre.

Les frais d’entretien des chalets de Samaya sont-ils exorbitants et injustifiés ? Une partie des propriétaires de ce complexe balnéaire situé à Zouk Mikaël (Kesrouan) en sont convaincus. Ils étaient une centaine environ rassemblés devant les locaux de la direction de la station il y a quelques jours, pour manifester leur mécontentement et « alerter l’État comme...

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