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Dernières Infos - Liban

Hasbani : Les personnes souffrant de cancer pourraient ne plus avoir accès au traitement en cas de non-adoption de la loi

Le ministre sortant de la Santé, Ghassan Hasbani. Photo ANI

Le ministre sortant de la Santé, Ghassan Hasbani, a prévenu mercredi que les personnes souffrant du cancer et traitées aux frais de l'Etat ne pourront plus avoir accès bientôt à leur traitement, si les députés n'adoptaient pas d'urgence une proposition de loi sur le financement des médicaments.

Lors d'une conférence de presse, M. Hasbani, membre des Forces libanaises, a déploré que la proposition de loi, revêtant un caractère de double urgence, présentée par le député FL Eddy Abillamaa, sur le financement des médicaments des patients souffrant de cancer ou de maladies chroniques, n'ait pas été adoptée lors de la séance parlementaire de mardi, accusant certaines parties de "saboter de nombreux articles liés aux ministère de la Santé". 

Cette loi avait été présentée par le député Abillamaa pour débloquer la somme de 75 milliards de livres libanaises au bénéfice du ministère de la Santé, dont le budget actuel ne suffit pas à couvrir les frais des médicaments de tous les patients souffrant de cancer ou de maladies chroniques qui sont à sa charge.

"Je croyais dur comme fer que cette affaire était hautement humanitaire et que les souffrances des gens étaient plus importantes que nous tous", a lancé M. Hasbani lors d'une conférence de presse, appelant à "approcher ce dossier loi de toute interprétation et discussions". "Nous sommes tous responsables des 25.000 malades qui bénéficient des médicaments fournis par le ministère de la Santé et chacun de nous doit assumer ses responsabilités face au peuple libanais", a-t-il lancé.

"Nous mettons en garde contre une pénurie incessante des médicaments pour le cancer si la décision adéquate n'est pas prise lors de la prochaine séance du Parlement", a-t-il ajouté.
M. Hasbani a reproché à "certains de vouloir couper la route à de nombreux articles liés au ministère de la Santé, en ne les ajoutant pas à l'ordre du jour du Conseil des ministres et en refusant les augmentations demandées lors des discussions entourant le budget de l'Etat". Il a affirmé que "la partie du budget concernant les médicaments souffre d'un déficit annuel chronique, et non pas d'un déficit qui a été découvert avec notre entrée en fonction". "En 2016, nous avons atteint un déficit de 85 milliards de livres libanaises, notamment dû à l'arrivée de nouveaux types de médicaments. Malgré tout, depuis que nous avons pris nos fonctions, nous n'avons jamais arrêté de distribuer ces médicaments", a-t-il assuré. 


Passe d'armes entre Bou Saab et Hawat
Plus tôt dans la journée, ce dossier polémique s'était retrouvé au centre d'un échange de tweets acerbes entre les députés Ziad Hawat (affilié aux Forces libanaises) et Elias Bou Saab (membre du Courant patriotique libre, aouniste) 

La passe d'armes a débuté avec un tweet d'Elias Bou Saab qui s'est étonné, mardi soir, de "la campagne des FL l'accusant d'avoir fait obstacle à la proposition de loi "fictive" permettant d'assurer le financement des médicaments contre le cancer". "Je confirme qu'aucune proposition à ce sujet ne nous a été présentée, ni dans l'ordre du jour, ni en dehors", a indiqué M. Bou Saab, qui souligne que "si une telle loi avait été en effet présentée, nous l'aurions acceptée". "Il est honteux de jouer avec la vie des gens à des fins de dénigrement politique", a-t-il ajouté.

Dans sa réponse, mercredi matin, le député Ziad Hawat a tenu à "rappeler à son confrère Bou Saab qu'il avait lui-même évoqué cette proposition de loi, revêtue du caractère de double urgence, dans son intervention lors de la séance législative". Il reproche au député du CPL d'"avoir décidé d'adopter l'ordre du jour en l'état". 


"Cher collègue, avez-vous lu le règlement interne du Parlement, et plus particulièrement, l'article 64 et la définition des "interventions des députés" pour savoir si vous pouviez présenter une proposition revêtue du caractère de double urgence lors de cette intervention ?", a rétorqué Elias Bou Saab. "Pouvez-vous ensuite m'expliquer pourquoi vous (les députés FL) vous êtes retirés lors des discussions concernant les enseignants, avant même d'arriver aux propositions de loi de double urgence, parmi lesquelles la loi concernant les médicaments, et pourquoi vous avez fait sauter le quorum ?", a-t-il écrit dans un second tweet. Il a souligné que si les députés FL étaient restés au Parlement "les citoyens auraient aujourd'hui leurs médicaments". 


Le député FL de Jbeil a finalement publié "une dernière clarification", selon laquelle il s'est "conformé au règlement interne". "Nous avons présenté une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence au bureau du Parlement, afin d'assurer le financement des médicaments et j'ai abordé ce sujet dans mon intervention parce la santé des gens doit se situer en tête des priorités de la législation de nécessité", a-t-il écrit. 


Concernant la question du règlement interne du Parlement et la possibilité ou pas d'adopter une loi évoquée lors des interventions des députés, M. Hasbani a évoqué, lors de sa conférence de presse, le fait que "le président de la Chambre, Nabih Berry, avait, lui-même, rappelé que cette loi, revêtue du caractère de double urgence, serait discutée lors de la séance", a souligné M. Hasbani. "Si quelqu'un connaît le règlement interne, c'est bien Nabih Berry", a-t-il souligné. 

Le ministre sortant de la Santé, Ghassan Hasbani, a prévenu mercredi que les personnes souffrant du cancer et traitées aux frais de l'Etat ne pourront plus avoir accès bientôt à leur traitement, si les députés n'adoptaient pas d'urgence une proposition de loi sur le financement des médicaments.Lors d'une conférence de presse, M. Hasbani, membre des Forces libanaises, a déploré que la...