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Yémen: l'enquête de l'ONU sur les crimes de guerre doit continuer, soulignent les enquêteurs

Le groupe d'experts mandaté par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour enquêter sur les crimes de guerre au Yémen ont demandé mercredi aux Etats de renouveler leur mandat face à une situation "extrêmement alarmante".

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé il y a un an, après des négociations ayant duré plusieurs années et ayant permis d'obtenir le soutien du Yémen et des pays arabes, d'envoyer des experts internationaux chargés d'enquêter sur les allégations de crimes de guerre au Yémen.

Dans leur rapport publié fin août, ces experts, dont le renouvellement du mandat doit être débattu jeudi ou vendredi à Genève, ont conclu que toutes les parties prenantes au conflit au Yémen ont potentiellement commis des "crimes de guerre".

S'exprimant mercredi devant le Conseil des droits de l'Homme, Kamel Jendoubi, chef du groupe d'experts, a expliqué qu'"au vu de la gravité de la situation et compte tenu du temps limité accordé au mandat, des enquêtes supplémentaires sont nécessaires".

"La situation au Yémen continue d'être extrêmement alarmante", a-t-il dit, appelant les 47 Etats membres du Conseil à adopter à l'"unanimité" le projet de résolution déposé par un groupe de pays européens et par le Canada qui demande le renouvellement pour un an du mandat du groupe d'experts.

Un autre projet de résolution, déposé par la Tunisie au nom du Groupe des pays arabes, ne mentionne pas le groupe d'experts mais demande que la Commission nationale d'enquête du Yémen, souvent critiquée, continue de se pencher sur le conflit.

Le ministre yéménite des droits de l'Homme, Mohamed Asker, a jugé mercredi que le groupe d'experts est "politisé et partial" et les a accusés d'avoir ignoré les "crimes terribles commis par les houthis", qui ont repris la capitale Sanaa en 2014.

L'ambassadeur d'Arabie saoudite auprès de l'ONU, Abdulaziz Alwasil, a de son côté accusé les enquêteurs d'avoir basé leurs conclusions sur des "conjonctures et suppositions".

En 2017, l'adoption de la résolution ayant permis la création du groupe d'experts avait été le résultat d'intenses négociations entre diplomates arabes et occidentaux.

Deux projets de résolution étaient également en discussion à l'époque, alors que l'Arabie saoudite avait menacé de représailles économiques les pays qui soutiendraient un projet d'enquête internationale sur le conflit au Yémen, dans une lettre dont l'AFP avait pris connaissance.

La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite est intervenue en mars 2015 au Yémen pour aider le pouvoir face aux rebelles houthis qui s'étaient emparés de vastes pans du territoire.

Depuis mars 2015, le conflit a fait plus de 10.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire du monde, selon les Nations unies.

Le groupe d'experts mandaté par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU pour enquêter sur les crimes de guerre au Yémen ont demandé mercredi aux Etats de renouveler leur mandat face à une situation "extrêmement alarmante". Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé il y a un an, après des négociations ayant duré plusieurs années et ayant permis d'obtenir le soutien du ...