Des violences ethniques ont fait 23 morts ce week-end près d'Addis-Abeba, en Ethiopie, malgré les efforts de réconciliation du nouveau Premier ministre Abiy Ahmed.
De jeunes Oromos, l'ethnie dominante, s'en sont pris samedi aux membres de minorités dont ils ont pillé les commerces et les maisons, après deux jours d'affrontements sporadiques dans un secteur de la région d'Oromya, au nord-ouest de la capitale, rapportent des habitants. Les violences ont éclaté après un rassemblement organisé pour le retour d'exil de dirigeants du Front de libération Oromo (FLO), dont les membres se sont battus pendant 40 ans pour le droit à l'autodétermination. Alemayehu Ejigu, chef de la police d'Oromiya, qui a fait état de 23 morts et de 200 arrestations, a nié les accusations selon lesquelles les forces de l'ordre ont tardé à réagir.
Abiy Ahmed, premier chef du gouvernement Oromo qui a pris ses fonctions en avril, a rompu avec la fermeté dont les autorités éthiopiennes faisaient preuve depuis des décennies à l'égard de leurs opposants. Les Oromos, qui représentent un tiers de la population, accusaient de longue date ses prédécesseurs issus d'autres ethnies de ségrégation. Les manifestations qui agitaient la région d'Oromya depuis deux ans ont entraîné en février la démission du gouvernement d'Hailemariam Desalegn. Depuis son investiture, Abiy Ahmed a levé l'état d'urgence, ordonné la remise en liberté de détenus politiques et ouvert la voie au retour des dirigeants du FLO en exil, sans parvenir à enrayer les violences.
Des affrontements entre Oromos et Gedeos ont fait près d'un million de déplacés dans le sud du pays après son arrivée aux affaires.
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