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Idleb: l'émissaire de l'ONU réclame un "ultimatum" et des "routes d'évacuation"

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors d'une conférence de presse à Genève, le 4 septembre 2018. AFP / Fabrice COFFRINI

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a plaidé vendredi devant le Conseil de sécurité pour imposer un "ultimatum" aux combattants à quitter les zones peuplées à Idleb où des "routes d'évacuation volontaire" pourraient aussi être créées pour les civils.
"Tous les combattants militaires devraient avoir un ultimatum pour quitter les zones peuplées" dans la province d'Idleb, sous la menace d'une vaste opération militaire du régime syrien, a déclaré le responsable lors d'une réunion convoquée à l'initiative de la présidence américaine du Conseil de sécurité en septembre. 

Cette idée vient de la "société civile" à Idleb, a précisé Staffan de Mistura. Après la rencontre, plusieurs diplomates occidentaux ont cependant exprimé leurs doutes sur la possibilité de la concrétiser, le régime syrien ne faisant pas de distinction entre les groupes terroristes et l'opposition armée à Bachar el-Assad. Pour leur imposer de quitter Idleb, une "campagne majeure" pourrait être organisée par "trois millions de personnes civiles qui veulent faire entendre leurs voix", a précisé Staffan de Mistura. L'"ultimatum" serait lancé parallèlement à "un engagement de la Russie et de la Syrie à ne pas procéder à des attaques militaires". "La Russie et la Turquie devraient être les garants d'un tel plan qui serait aussi soutenu par l'ONU", a-t-il estimé.

Staffan de Mistura a aussi plaidé pour la création de "routes d'évacuation volontaire dans toutes les directions, est, nord, sud". "L'ONU est prête" à y contribuer, a-t-il précisé. Fin août, Staffan de Mistura s'était déjà dit prêt à aller à Idleb pour garantir un "couloir humanitaire".
Selon lui, pour contrer l'offensive attendue du régime, des groupes armés créent actuellement des souterrains, font exploser des ponts et réalisent des tranchées.

John Ging, du département des Affaires humanitaires de l'ONU, a réclamé au Conseil de sécurité d'intervenir pour faire "cesser les hostilités", "garantir la protection des civils" et leur "liberté de mouvement", "faciliter un accès humanitaire partout" et "renforcer les fonds" pour l'aide qui "manque de moyens". 

Selon l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, Idleb compte "40 à 45 bandes armées, représentant 50.000 personnes". Le groupe Al-Nosra, affilié à el-Qaëda, comprend "16.000 personnes" et ceux qui sont "prêts à une réconciliation ou une trêve représentent "13.000 individus", a-t-il précisé, sans que ces données puissent être confirmées de manière indépendante

Parmi les intervenants, l'ambassadeur français François Delattre a souligné qu'Idleb représentait une "bombe à retardement humanitaire et migratoire". Il s'est notamment prononcé contre des évacuations "forcées" contraires au droit international.

L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bashar Ja'Afari, a indiqué à ce sujet que son gouvernement prévoyait d'évacuer des civils des zones de combat comme cela s'est déjà produit dans le passé à Alep ou dans la Ghouta orientale.

Lors d'une réunion informelle organisée vendredi par l'Union européenne, l'opposition syrienne a critiqué les appels des Occidentaux à ne pas utiliser des armes chimiques à Idleb. Sur le terrain, "les gens les comprennent comme un feu vert à tuer avec d'autres armes", a indiqué Hadi Al-Bahra, négociateur en chef à Genève de la Coalition nationale syrienne.
Selon lui, "il est encore possible d'éviter un massacre" à Idleb et il faut soutenir la Turquie à ce sujet, a-t-il dit. Lors d'une réunion le même jour à Téhéran, la Turquie a plaidé pour un cessez-le-feu à Idleb, sans que la Russie ou l'Iran n'adhèrent à cette demande.

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a plaidé vendredi devant le Conseil de sécurité pour imposer un "ultimatum" aux combattants à quitter les zones peuplées à Idleb où des "routes d'évacuation volontaire" pourraient aussi être créées pour les civils."Tous les combattants militaires devraient avoir un ultimatum pour quitter les zones peuplées" dans la province...