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France: après leur bataille rangée, les rappeurs Booba et Kaaris devant le juge

Leur bataille rangée avait transformé un hall de l'aéroport parisien d'Orly en arène début août et retardé plusieurs vols: Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, sont jugés jeudi pour une rixe qui leur a déjà valu trois semaines de prison.
À la barre, Okou Gnakouri, alias Kaaris, a tenu à débuter par des excuses. "C'est pas bien ce qui s'est passé en fait, je présente mes excuses aux personnes choquées par les images", a-t-il déclaré avant l'examen de l'affaire.
"Je ne suis pas à l'origine de cette rixe", a martelé l'artiste, en chemise blanche immaculée. "J'ai donné des coups pour me défendre", a-t-il assuré, en prônant désormais "l'apaisement".
Chemise à carreaux, l'air détendu, Booba n'a lui fait aucun commentaire avant l'examen de la vidéosurveillance de l'aéroport.

Libérés fin août, les deux rappeurs comparaissent devant le tribunal correctionnel de Créteil (région parisienne) qui avait ordonné leur placement en détention provisoire. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la bagarre sont également poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à 10 ans de prison.
Depuis leur libération, Booba et Kaaris ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se tiennent à carreau.

Le procès des deux rivaux se déroule dans l'effervescence. L'audience a lieu dans la salle d'habitude réservée aux assises, sous forte protection policière, entièrement pleine.
Pour la sérénité des débats, la présidente a interdit aux journalistes de rendre compte du procès en direct sur les réseaux sociaux. Les premières heures d'audience ont été marqués par un faux-départ, faute d'interprète pour l'un des prévenus.

À l'extérieur des dizaines de fans sont réunis, espérant apercevoir les rappeurs. Leila Salomon, 28 ans, est venue aux aurores de Seine-et-Marne pour soutenir Booba, qu'elle écoute "depuis 20 ans". "Je ne pouvais pas manquer ça." Menel, 31 ans et fan de rap, "aime bien les deux" mais avoue "une préférence pour Kaaris". "On essaie de le faire passer pour le méchant, quand Booba serait un ange."

Face aux enquêteurs, les deux anciens comparses devenus rivaux avaient joué la carte de la "légitime défense" pour justifier leur coup de sang du 1er août. Ce jour-là ils, doivent prendre le même avion pour Barcelone où ils sont chacun attendus sur scène le soir même, dans deux clubs séparés. Mais dans la salle d'embarquement, la haine recuite entre les deux rappeurs explose. Depuis plusieurs années, "B2O" et son ancien poulain "K2A" - ils ont collaboré en 2012 sur le titre "Kalash" - s'invectivent sur les réseaux sociaux et par vidéos interposées.

A sept contre quatre, le clan Booba affronte celui de Kaaris, au milieu de passagers éberlués et de leurs smartphones. La boutique de duty free à proximité sert de réservoir à projectiles. Bilan: quelques blessés légers, plusieurs vols retardés et plus de 50.000 euros de préjudice. Aéroports de Paris, Air France et le propriétaire de la boutique ont porté plainte.

Selon la police, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile alors qu'il tentait de "contourner" Kaaris. "Ensuite, c'est parti", a-t-il expliqué aux enquêteurs. Kaaris a, lui, rapporté des insultes, qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups.

Leur bataille rangée avait transformé un hall de l'aéroport parisien d'Orly en arène début août et retardé plusieurs vols: Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, sont jugés jeudi pour une rixe qui leur a déjà valu trois semaines de prison.À la barre, Okou Gnakouri, alias Kaaris, a tenu à débuter par des excuses. "C'est pas bien ce qui s'est passé en fait, je présente mes...