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France: après leur bataille rangée, les rappeurs Booba et Kaaris devant le juge

Booba (g) et Kaaris, ennemis jurés du rap français. Photos AFP / Dominique FAGET et Loïc VENANCE

Leur bataille rangée avait transformé un hall de l'aéroport parisien d'Orly en arène début août et retardé plusieurs vols: Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, sont jugés jeudi pour une rixe qui leur a déjà valu trois semaines de prison.

Libérés fin août, ils comparaissent devant le tribunal correctionnel de Créteil (région parisienne) qui avait ordonné leur placement en détention provisoire. Neuf membres de leurs clans respectifs impliqués dans la bagarre sont également poursuivis pour violences aggravées et vols en réunion. Tous risquent jusqu'à 10 ans de prison.

Depuis leur libération, Booba, de son vrai nom Elie Yaffa, et Okou Gnakouri, alias Kaaris, ont versé chacun une caution de 30.000 euros, ont interdiction de quitter la France et se tiennent à carreau.

Star du rap hexagonal, Booba a promis un comportement "irréprochable". Installé à Miami, l'artiste de 41 ans connaît le prix de la prison: il y a passé 18 mois à la fin des années 1990, pour avoir braqué un chauffeur de taxi.

De son côté, Kaaris a vécu sa détention provisoire comme "une injustice", explique à l'AFP son avocat David-Olivier Kaminski. À 38 ans, le rappeur soigne désormais son image de père de famille, en s'affichant avec sa fille sur Instagram.

Face aux enquêteurs, les deux anciens complices devenus rivaux avaient joué la carte de la "légitime défense" pour justifier leur coup de sang du 1er août.

Ce jour-là ils, doivent prendre le même avion pour Barcelone où ils sont chacun attendus sur scène le soir même, dans deux clubs séparés. Mais dans la salle d'embarquement, la haine recuite entre les deux rappeurs explose. Depuis plusieurs années, "B2O" et son ancien poulain "K2A" - ils ont collaboré en 2012 sur le titre "Kalash" - s'invectivent sur les réseaux sociaux et par vidéos interposées.

A sept contre quatre, le clan Booba affronte celui de Kaaris, au milieu de passagers éberlués et de leurs smartphones. La boutique de duty free à proximité sert de réservoir à projectiles. Bilan: quelques blessés légers, plusieurs vols retardés et plus de 50.000 euros de préjudice. Aéroports de Paris, Air France et le propriétaire de la boutique ont porté plainte.

Selon la police, la vidéosurveillance de l'aéroport montre que Booba a porté le premier coup. Mais en garde à vue, le rappeur a assuré avoir reçu un projectile alors qu'il tentait de "contourner" Kaaris. "Ensuite, c'est parti", a-t-il expliqué aux enquêteurs.

Kaaris a, lui, rapporté des insultes, qui le visaient lui, sa femme et sa fille et auraient précédé les coups. "Sa version est confortée par les éléments matériels du dossier", estime Me Kaminski.

Au cours de ses plus de vingt ans de carrière, Booba s'est imposé non seulement comme le patron du rap français, mais aussi comme le roi du "clash". Ses disputes l'ont conduit à se battre à Miami avec un autre rival, La Fouine.

"Les clashs (...) c'est juste un délire", affirmait Booba aux Inrocks en février.

Leur bataille rangée avait transformé un hall de l'aéroport parisien d'Orly en arène début août et retardé plusieurs vols: Booba et Kaaris, ennemis jurés du rap français, sont jugés jeudi pour une rixe qui leur a déjà valu trois semaines de prison.Libérés fin août, ils comparaissent devant le tribunal correctionnel de Créteil (région parisienne) qui avait ordonné leur placement...