Rechercher
Rechercher

Liban - Disparition

Robert Frangié, un « esprit fin et critique » qui restera ancré à Ehden

Robert Frangié, fils de l’ancien président de la République Sleiman Frangié, n’est plus.

Pour la famille Frangié et le mouvement Marada, la date du premier septembre emportera désormais avec elle deux souvenirs qui leur sont chers : un premier, lointain, marqué par la naissance de Tony Frangié, ancien président des Marada assassiné le 13 juin 1978 ; et un autre, beaucoup plus récent, marqué par le décès de Robert Frangié, fils de l’ancien président de la République Sleiman Frangié, qui s’est éteint samedi des suites d’une longue maladie.

Né le 14 juin 1949 à Zghorta, Robert Frangié, le benjamin de la famille, n’a plus quitté ses deux villages natals, Zghorta et Ehden, jusqu’à ce que la mort l’ait emporté à l’âge de 69 ans. « Il n’a jamais habité Beyrouth, il s’occupait dans les moindres détails des affaires et des problèmes de la famille Frangié », raconte François Abi Saab, chargé d’affaires de l’ambassade de l’Ordre de Malte au Liban et grand ami du défunt. Pour les partisans des Marada, Robert Frangié ne quittera jamais Ehden : « Vous aimiez rester à Ehden, maintenant vous êtes à jamais ancré dans son cœur », peut-on lire sur une banderole accrochée à l’entrée du village d’été des Zghortiotes.

« C’était un monsieur d’une intelligence raffinée et doté d’un esprit fin et critique », ajoute M. Abi Saab avant de poursuivre : « Il possédait un courage politique remarquable faisant preuve de patriotisme sans égal. Ainsi, en dépit des bonnes relations que les Frangié entretiennent depuis des décennies avec le régime de Damas, il s’en est violemment pris un jour à Abdel Halim Khaddam, ancien vice-président syrien. Et pour cause ? Le Liban avant tout, simplement. »

Ce n’est qu’à la suite du décès de son frère Tony que Robert s’est impliqué dans la vie politique, occupant le poste de président du mouvement Marada, succédant ainsi à son frère. Loin de s’attacher au pouvoir, il chauffait la place à son neveu, Sleiman Frangié, mais il ne lui cède la direction du mouvement que pour lui servir de mentor et de conseiller. « Sleiman – et maintenant Tony – le consultait régulièrement pour son jugement politique sain et pertinent », souligne M. Abi Saab qui affirme perdre en Robert « un ami inestimable ».

« Il y a quelques années, ce monsieur d’une vaste culture s’est mis à peindre. Il peignait des portraits de personnages abstraits et refusait d’exposer ses tableaux », raconte François Abi Saab et enchaîne : « Je peins pour mon propre plaisir », me répondait-il à chaque fois. « Moi-même, je prenais du plaisir à rester auprès de lui… Il ne méritait pas de souffrir », termine M. Abi Saab, la gorge serrée.

Suite à l’annonce du décès de Robert Frangié, nombreuses sont les figures politiques qui ont afflué à la résidence familiale à Ehden pour présenter leurs condoléances. Le leader des Marada a reçu hier deux appels téléphoniques, entre autres, de la part du président de la République Michel Aoun et du leader des Forces libanaises, Samir Geagea. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a écrit sur Twitter : « Robert Frangié n’est plus, mais il restera gravé dans notre mémoire : un homme qui aimait sa famille, sa région et sa patrie, et qui a tout sacrifié pour qu’elles demeurent… Toutes les condoléances à tes proches, aux Frangié, à ceux qui t’aiment, à Zghorta et au Liban. »

Pour la famille Frangié et le mouvement Marada, la date du premier septembre emportera désormais avec elle deux souvenirs qui leur sont chers : un premier, lointain, marqué par la naissance de Tony Frangié, ancien président des Marada assassiné le 13 juin 1978 ; et un autre, beaucoup plus récent, marqué par le décès de Robert Frangié, fils de l’ancien président de la...

commentaires (1)

Qu'il repose en paix et que son âme obtienne les grâces du Seigneur car il a été un très mauvais conseiller!

Pierre Hadjigeorgiou

13 h 57, le 03 septembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Qu'il repose en paix et que son âme obtienne les grâces du Seigneur car il a été un très mauvais conseiller!

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 57, le 03 septembre 2018

Retour en haut