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Culture - À l’affiche

Bons baisers de Singapour avec les « Crazy Rich Asians »

« Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera, le monde entier tremblera. » C’est sur ces mots supposément attribués à Napoléon Bonaparte que débute « Crazy Rich Asians ».


Ils sont fous ces riches Asiatiques !

À défaut du monde, c’est le box-office qui tremble sous le succès-surprise du film de Jon Chu, tenant même tête à Jason Statham et son requin géant (The Meg). Et pourtant, il s’agit d’une comédie romantique américaine tout ce qu’il y a de plus classique. Nick Young doit se rendre à Singapour pour être le témoin de son meilleur ami. Il décide d’y emmener Rachel, sa fiancée, pour qu’elle rencontre sa famille. Mais cette dernière, issue d’un milieu populaire, va découvrir que Nick est l’héritier de l’une des familles les plus puissantes de Singapour. Elle va découvrir un univers qui lui est totalement inconnu, celui des Crazy Rich Asians. Rachel va devoir se battre pour être acceptée par la famille de Nick, et surtout par sa mère. Les enjeux, les situations et les répliques sont donc déjà connus.

Bienvenue à la diversité

Même si l’on trouve quelques petites nouveautés ainsi qu’une modernisation du discours assez appréciable, Crazy Rich Asians fait partie de ces films qui valent plus pour ce qu’ils représentent que pour le film en lui-même. Un peu à la manière de Black Panther en ce début d’année qui a, enfin, offert un blockbuster représentatif pour la communauté noire. Ici, c’est la communauté asiatique qui est à l’affiche. Dans un paysage cinématographique où la diversité est bien souvent forcée ou peu respectée, cela fait du bien de voir une œuvre qui le fait naturellement. En particulier pour cette communauté bien trop souvent effacée et victime de stéréotypes. L’écrivain du roman à l’origine du film a d’ailleurs refusé une adaptation qui aurait transformé le personnage de Rachel en une blanche américaine. On ne peut qu’être heureux de voir un tel film réussir au box-office, à l’heure où Scarlett Johansson incarne un rôle à l’origine censé être asiatique (Ghost in the Shell) et où l’actrice Kelly Marie Tran (Star Wars) doit quitter les réseaux sociaux face à une vague de racisme et de sexisme. Le film met d’ailleurs en scène de nombreux personnages féminins variés et forts pour la plupart.

Une suite à l’histoire serait d’ailleurs déjà envisagée (il s’agit d’une trilogie littéraire), mais on peut surtout espérer que cela permette d’amener plus de diversité sur les écrans. Avoir un casting totalement d’origine asiatique n’est pas qu’un gadget exotique au sein du film. En effet, le récit repose dessus et cela en fait sa force. Le cadre de Singapour n’est pas du tout familier et on ne pourra qu’être soufflé par la démesure dont font preuve ces Crazy Rich Asians. La confrontation entre les cultures chinoise et américaine est elle aussi intéressante, et le film nous permet d’en apprendre un peu plus sur une partie du monde oriental. Il faut quand même garder à l’esprit qu’il ne s’agit que d’une infime partie du monde asiatique et de Singapour. Un petit bémol pourtant : le film n’a pas cherché à aller au-delà d’une simple comédie classique codifiée à l’extrême. Même si cela peut être interprété comme un parti pris. Le réalisateur voulant nous montrer qu’un scénario – tout ce qu’il y a de plus classique – peut être joué par n’importe quelle ethnie. Côté casting, attachant et très convaincant de surcroît, on a le plaisir de retrouver Michelle Yeoh (James Bond, Tigre et Dragon, The Lady) et Ken Jeong (The Hangover), et de découvrir de nouvelles têtes prometteuses. Au final, rien de transcendant, mais c’est certes un premier pas vers un cinéma plus diversifié, même s’il faudra maintenant aller encore plus loin. Avec Crazy Rich Asians, ne vous attendez donc pas à un film novateur, mais à un divertissement honnête et « dépaysant ».


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