Un agent municipal libanais agresse un Syrien, l'accusant d'être membre de l'EI

Une vidéo dans laquelle un agent municipal libanais agresse un ressortissant syrien, l'accusant d'appartenir au groupe jihadiste Etat islamique, était largement partagée mardi sur les réseaux sociaux, des internautes dénonçant les méthodes brutales de l'agent.

L'agent de la municipalité de Aramoun, localité située au sud de Beyrouth, interroge le jeune Syrien en lui demandant pourquoi il pose armé sur une photo, à côté d'un homme également armé, et lui demande d'expliquer pourquoi il détient des photos du groupe EI sur son téléphone portable. Toute la scène est filmée. L'agent gifle ensuite violemment le jeune homme, le traitant de "Daech, fils de Daech (Daech étant l'acronyme arabe de l'EI), puis lui tire la barbe, alors que le jeune homme lui assure qu'il n'est pas un jihadiste et que les photos qu'il possède ne sont qu'un "divertissement". Mais l'agent insiste et continuer à le gifler et lui tirer la barbe.

La vidéo a été partagée sur Facebook par un utilisateur du nom de Abdel Aziz Hamdoun. Des médias locaux ont dénoncé une arrestation et un interrogatoire illégaux, et plusieurs internautes ont exprimé leur colère, accusant l'agent municipal de racisme.

Le président du conseil municipal de Aramoun, Fadil Jawhari, a affirmé à la chaîne libanaise NBN que sa ville ne s'est jamais comportée de manière raciste envers quiconque et que les réfugiés syriens qui s'y trouvent vivent dignement. Il a expliqué que le jeune Syrien détenait des photos de lui avec des armes, et d'autres représentant l'EI, ce qui a poussé l'agent municipal à arrêter cet homme et l'interroger. Le président du conseil municipal a en outre assuré qu'il coordonnait avec les forces de l'ordre, tout en affirmant que les agents municipaux avaient le droit de détenir toute personne sur qui pèsent des soupçons, indépendamment de sa nationalité.

Selon le quotidien An-Nahar, le jeune Syrien a par la suite été incarcéré par la branche des renseignements des Forces de sécurité intérieure. Son sort actuel n'est pas connu