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Culture - Festival

The Chainsmokers à Byblos : des tubes à la chaîne

Têtes d’affiche d’une programmation riche et éclectique, le duo new-yorkais a créé l’évènement cet été et a joué hier soir devant un parterre plus que comble.

Les Chainsmokers ont enflammé le vieux port de Jbeil hier soir. Press Photo Agency

Quand les programmateurs du festival ont annoncé la venue des Chainsmokers, la jeunesse de Beyrouth a crié de joie. Quand les places ont été mises en vente, elles sont parties à une vitesse record, et, hier soir, le plus vieux port du monde encore en activité allait vivre une cure de jouvence avec la présence de plus de 8 000 spectateurs. Ces chiffres n’ont pas été atteints depuis la venue de Sia, aussi à Byblos. Décidément, les organisateurs ont du flair.

Pour qui a plus de 12 ans et demi, les Chainsmokers sont la dernière pépite de ce qu’on appelle l’EDM. Electronic Dance Music est à la techno ce que le soccer est au football, un tropisme américain. C’est en tous les cas la version la plus commerciale de la musique électronique, et elle est dominée par David Guetta, Steve Aoki, le regretté Avicii et nos fumeurs à la chaîne. Alex Pall et Andrew Taggat se sont rencontrés en 2012 à New York. Se contentant au début de faire des remix, ils sortent néanmoins un premier single avec l’actrice indienne Priyanka Chopra au chant. Erase portera bien son nom et ne restera pas longtemps dans les charts, au contraire de #selfie, sorti en 2014 et premier tube.
Le duo s’organise autour de Pall comme DJ et Taggart en compositeur/chanteur. Mais leur succès repose aussi sur leurs featurings, ces artistes invités à chanter sur des morceaux. Tous les rappeurs font ça, c’est pour augmenter la cible à toucher et donc les ventes potentielles. Si les Chainsmokers font un featuring avec Nana Mouskouri par exemple, ils toucheront leurs fans et ceux de Nana, augmentant ainsi le potentiel commercial du morceau. Quasiment tous leurs tubes accueillent des chanteurs, de Daya à Charlee, en passant par XYLO et en finissant par Coldplay, s’il vous plaît.


Succès et maestria
Non moins de 191 certifications platine ou or plus tard, le groupe est devenu en 2017 l’un des « artistes les plus chers » du marché avec des revenus de plus de 38 millions de dollars. Longtemps auteurs de single ou de maxi, ils ont sorti un album en 2017, contre toute attente couronné de succès. Ils ont signé une résidence avec Wynn Nightlife qui est un promoteur basé à Las Vegas, où l’argent coule à flots dans les poches des artistes. Cette exclusivité à dû se signer à coups de millions ; le montant est inconnu, sans doute par décence. On sait depuis quelques années que les DJ, comme les footballeurs, justifient les sommes astronomiques par une carrière très courte. Celle des Chainsmokers est très récente et rapide, et illustre à merveille ces success stories dont les Américains raffolent et qu’ils arrivent à imposer au monde entier.

Habitués à tourner dans des stades aux capacités énormes, on saura gré à Byblos d’avoir trouvé les arguments pour inclure le Liban dans leur tournée. Et ils pourront remercier RODGE, le DJ majuscule, d’avoir chauffé la salle avec son habituelle maestria. Cela n’est pas très léger, mais c’est terriblement efficace. Ce jeune est d’une extrême générosité, il donne de lui et n’oublie personne puisqu’il est allé faire un tour sur les gradins entre son set et celui de nos fumeurs à la chaîne. Auxquels il n’aura pas fallu plus de 6 mots pour prononcer le « f word » et faire comprendre qu’on allait assister à une entreprise de bétonnage. Où tout le monde crie, les artistes comme les fans. Entre Sick Boy, Roses, Paris, Something Just Like This, Don’t Let Me Down, plus personne n’aura de voix tellement le public s’époumone à chaque titre. Les parents expliqueront ce que sont les acouphènes, la musique ne sortira pas grandie mais, comme le disait si justement un des organisateurs, on s’en fiche, il y a 9 000 gamins qui vivent un rêve, et c’est exactement pour cela qu’on est tous là.


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