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Pakistan : un groupe de partis politiques rejette les résultats des élections

Un groupe de partis politiques pakistanais a rejeté vendredi le résultat des élections législatives de mercredi, remportées par l'ex-champion de cricket Imran Khan, et réclamé un nouveau scrutin, a annoncé un représentant au terme d'une réunion à Islamabad.

"Nous démarrons un mouvement pour qu'il y ait de nouvelles élections. Il y aura des manifestations", a averti l'homme politique Maulana Fazalur Rehman, alors que le scrutin a été entaché d'accusations de fraude. "Nous pensons qu'un vol a été commis. Les gens disent avoir la majorité, mais nous ne la reconnaissons pas, et nous ne voulons même pas leur donner le droit de gouverner après cette élection", a-t-il averti.
La douzaine de partis présents, dont le PML-N, au pouvoir ces cinq dernières années, sont "tombés d'accord pour exiger de nouvelles élections", a déclaré le Maulana Rehman. 

Le parti d'Imran Khan, le PTI, a remporté les législatives de mercredi au terme d'une campagne considérée par certains observateurs comme l'une des plus "sales" de l'histoire du pays en raison de manipulations présumées de l'armée pakistanaise en sa faveur.

"La question, c'est la démocratie dans ce pays. Nous voulons la survie de la démocratie", a lancé le Maulana Rehman. "Nous ne permettrons pas qu'(elle) soit l'otage de l'establishment" militaire.

L'ex-Premier ministre Nawaz Sharif, destitué en juillet 2017 pour une affaire controversée de corruption, a été condamné à dix ans de prison et incarcéré moins de deux semaines avant le scrutin. Il crie au complot de l'armée et de la justice contre lui et son parti, affirmant que des candidats du PML-N, qu'il a fondé et qui est désormais dirigé par son frère Shahaz, ont été contraints sous la menace à rejoindre les rangs du PTI. "Le pire genre d'irrégularités ont été commises, ce qui est sans précédent", a déclaré son frère Shahbaz Sharif, au terme de la réunion. "Je suis tout à fait d'accord" avec l'idée de commencer un mouvement de protestation", a-t-il poursuivi. 

Le leader du Parti du peuple pakistanais (PPP), Bilawal Bhutto, troisième du scrutin, et absent à cette rencontre, a annoncé peu après lors d'une conférence de presse qu'il rejetait lui aussi les résultats de l'élection.
Le fils de la Première ministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007, a toutefois fait savoir qu'il chercherait à convaincre les autres formations politiques de participer au processus parlementaire. 

Le Pakistan, puissance nucléaire, a été dirigé par son armée pendant près de la moitié de ses 71 ans d'histoire.
Les élections de mercredi constituaient seulement la deuxième transition démocratique d'une législature civile à une autre dans ce jeune pays au passé ponctué de coups d'Etat militaires et aux institutions fragiles. 

Vendredi, la mission d'observation de l'Union européenne a qualifié de "crédibles" les résultats des législatives, quand de nombreux partis, dont le PML-N, avaient dénoncé des fraudes. Dans un premier bilan, la mission de l'UE a pointé "les efforts d'acteurs étatiques et non-étatiques" pour "bâillonner" les médias, ce qui a généré une "auto-censure".
De nombreux interlocuteurs de l'UE ont en outre "reconnu des efforts systématiques pour affaiblir l'ancien parti au pouvoir via des affaires de corruption (...) et des accusations de terrorisme présentées contre ses leaders et ses candidats", a-t-elle ajouté.

Un groupe de partis politiques pakistanais a rejeté vendredi le résultat des élections législatives de mercredi, remportées par l'ex-champion de cricket Imran Khan, et réclamé un nouveau scrutin, a annoncé un représentant au terme d'une réunion à Islamabad.
"Nous démarrons un mouvement pour qu'il y ait de nouvelles élections. Il y aura des manifestations", a averti l'homme politique...