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Les Emirats doivent protéger les droits des citoyens qataris sur leur sol, affirme la CIJ

La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné lundi aux Emirats arabes unis de protéger les droits des citoyens qataris, victimes collatérales d'une longue querelle entre le Qatar et ses voisins du Golfe.
Ce pays avait porté le mois dernier devant la CIJ son différend avec les Émirats arabes unis, qu'il accuse de "violations des droits de l'homme" après le "blocus" qui lui a été imposé l'an dernier, créant des tensions dans la région.
En juin 2017, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l'Égypte avaient coupé tous leurs liens avec le Qatar, qu'ils accusaient de "financer le terrorisme" et de soutenir l'Iran, malgré les démentis de Doha, et imposé des mesures punitives.
La compagnie aérienne Qatar Airways avait été interdite d'emprunter l'espace aérien de ces pays et sa seule frontière terrestre, avec l'Arabie saoudite, avait été fermée, tandis que les Qataris avaient été sommés de partir.
Les Emirats ont répandu "un climat de peur" parmi les Qataris qui vivent sur leur territoire, séparant les familles et causant des "souffrances importantes", avait affirmé en juin devant la CIJ l'avocat du Qatar.

Familles séparées
Lundi, les membres de la Cour, dont le siège est à La Haye, ont voté par huit voix pour et sept contre une décision aux termes de laquelle "les Emirats arabes unis doivent veiller à ce que soient réunies les familles qataries qui ont été séparées après les mesures prises par les Emirats", a déclaré lundi le juge président Abdulqawi Ahmed Yusuf.
"Les étudiants qataris affectés par ces mesures doivent pouvoir terminer leurs études aux Emirats ou obtenir leur dossier universitaire s'ils veulent les poursuivre ailleurs", a-t-il ajouté.
"Justice a été rendue", s'est aussitôt réjoui sur son compte Twitter le directeur du bureau de l'information au ministère des Affaires étrangères du Qatar.
Jusqu'ici, les efforts diplomatiques n'ont pu apaiser les tensions entre le Qatar et ses voisins, qui ont rendu le Conseil de coopération du Golfe, composé de six pays, pratiquement obsolète.
La CIJ, le principal organe judiciaire de l'ONU, se prononce sur les différends entre Etats mais ne dispose pas de moyens contraignants pour faire appliquer ses décisions.

"Réparer le préjudice"
"Le Qatar ne cherche pas l'escalade avec les Emirats mais à réparer le préjudice porté à ses citoyens", a réagi le porte-parole du ministre des Affaires étrangères du Qatar.
Les Emirats arabes unis affirmaient que la CIJ n'était pas compétente pour juger l'affaire et que la situation des Qataris vivant sur leur territoire n'était aujourd'hui plus la même qu'il y a un an.
"La décision de la Cour porte sur des mesures provisoires concernant la réunification des familles, les étudiants et la possibilité de porter plainte devant la justice des Emirats", a commenté dans un tweet le ministre d'Etat aux Affaires étrangères des Emirats Anwar Gargash.
"Les Emirats ont appliqué ces mesures dans le respect de leurs normes nationales après la décision des quatre pays de rompre avec le Qatar", a-t-il ajouté.
Le premier round judiciaire, remporté par le Qatar lundi, précède celui concernant un conflit de souveraineté sur l'espace aérien avec le Qatar dont la CIJ a annoncé en juin avoir été saisie par trois pays du Moyen-Orient.
Bahrein, l'Egypte et les Emirats arabes unis ont en effet demandé à la Cour d'annuler une décision prise en faveur du Qatar par l'Organisation de l'aviation civile internationale (ICAO), une agence de l'ONU.
L'ICAO a décidé avoir la compétence juridique pour régler un conflit à la demande du Qatar qui accuse ses voisins de violer un accord régulant la liberté de circulation des avions commerciaux dans un espace aérien étranger.
La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné lundi aux Emirats arabes unis de protéger les droits des citoyens qataris, victimes collatérales d'une longue querelle entre le Qatar et ses voisins du Golfe. Ce pays avait porté le mois dernier devant la CIJ son différend avec les Émirats arabes unis, qu'il accuse de "violations des droits de l'homme" après le "blocus" qui lui a ...