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À La Une - conflit

Foua et Kfarya, villages chiites assiégés dans le Nord-Ouest syrien, évacués

L'accord russo-turc garantirait qu'Idleb ne subisse pas une offensive militaire du régime.

Des civils évacuant les localités de Foua et Kefraya, le 19 juillet 2018 dans la province syrienne d'Idleb. Photo REUTERS/Khalil Ashawi

Des milliers d'habitants de deux localités prorégime dans le nord-ouest de la Syrie ont été évacués jeudi, mettant un terme à un long siège dans la guerre qui ravage le pays depuis sept ans.

Situés dans la province d'Idleb, Foua et Kfarya, en majorité de confession chiite, étaient les deux dernières zones assiégées de Syrie. Elles ont été encerclées pendant trois ans par des rebelles et le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche d'el-Qaëda en Syrie. Ces localités sont désormais vides "après l'évacuation de 6.900 personnes -civils et combattants prorégime-", a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Un accord conclu mardi entre la Russie, alliée du régime, et la Turquie, soutien des rebelles, prévoyait l'évacuation des civils et combattants prorégime en échange de la libération de prisonniers détenus par Damas.

Mercredi, des barricades de terre sur la route menant aux localités avaient été levés pour permettre l'arrivée de dizaines de bus, avait constaté un correspondant de l'AFP.
Les opérations ont débuté jeudi après minuit et pendant plusieurs heures, quelque 120 bus ont quitté les deux villages. Ils ont franchi l'un après l'autre le point de passage d'Al-Eis, séparant les zones sous contrôle des rebelles et du gouvernement, dans le sud de la province d'Alep.

Mais le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Cham, ancienne branche d'el-Qaëda en Syrie, a empêché 23 bus, soit environ 900 personnes, de passer en territoire gouvernemental, selon l'OSDH.

La télévision syrienne a diffusé en direct des images du convoi, roulant sur une route en terre en secteur gouvernemental, accompagné de soldats.




Premiers prisonniers libérés
"Avec l'arrivée des bus dans les territoires sous contrôle du régime, ce dernier a commencé à libérer les prisonniers selon l'accord", a souligné M. Abdel Rahmane.
Le texte conclu entre Moscou et Ankara prévoit la libération de 1.500 prisonniers détenus par régime en échange de ces évacuations. "Les combattants de Hayat Tahrir al-Cham sont entrés dans les deux localités" après la fin des évacuations, a indiqué une source au sein du groupe jihadiste.

Le siège de Foua et de Kafraya, en majorité de confession chiite et acquises au régime de Bachar el-Assad, a commencé en 2015 lorsque rebelles et jihadistes ont envahi la province d'Idleb, empêchant l'accès de la nourriture et des médicaments.
L'ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien ont fourni une aide humanitaire dans le cadre d'opérations réciproques synchronisées avec deux villes proches de Damas assiégées par le gouvernement, Zabadani et Madaya.

En avril 2017, les quatre villes ont également fait l'objet d'opérations d'évacuation coordonnées. Mais un attentat suicide visant un convoi de civils évacués de Foua et de Kafraya avait fait 150 morts, dont 72 enfants.


Droit au retour
Selon l'OSDH, l'accord russo-turc garantirait également qu'Idleb ne subisse pas une offensive militaire du régime. Cette province est limitrophe de la Turquie au Nord-Ouest, mais elle est presque totalement entourée par des territoires contrôlés par le régime.
Elle abrite plus de deux millions de personnes, y compris des civils syriens et des rebelles qui sont venus s'y réfugier en provenance d'autres territoires dans le cadre d'accords de reddition.
Militants et groupes de défense des droits de l'Homme ont averti que de tels transferts de population peuvent équivaloir à des déplacements forcés.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a insisté sur le fait que tout mouvement de population doit être volontaire. "Toute évacuation, en Syrie ou ailleurs, doit respecter les règles humanitaires de base: les civils peuvent choisir de rester ou de partir. (...) Les évacuations sont temporaires, les civils ont le droit de rentrer chez eux", a écrit mercredi le CICR sur Twitter.

Déclenché en 2011, après la répression par le régime de manifestations pacifiques demandant des réformes démocratiques, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 350.000 morts et déplacé des millions de personnes.


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