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Moyen Orient et Monde - Syrie

Début de l’évacuation des rebelles de Deraa

Les combattants et leurs familles devraient rejoindre Idleb.

En bus, voitures ou motos, des centaines de rebelles et leur famille ont commencé à quitter Deraa hier vers la province d’Idleb. Mohammad Yusuf/AFP

Plusieurs centaines de rebelles et de civils syriens de la ville méridionale de Deraa ont été évacués hier à destination du nord du pays, plus de sept ans après le début du soulèvement populaire contre le régime de Bachar el-Assad dans cette région symbolique, désormais dans l’escarcelle de Damas.
Cette opération d’évacuation, prévue dans l’accord conclu le 6 juillet entre le régime et les groupes rebelles par l’entremise de la Russie, la grande alliée de Damas, a débuté vers la mi-journée. « Plusieurs centaines de combattants et quelques-uns de leurs proches sont montés à bord de 15 bus qui ont quitté » le lieu de rassemblement, a rapporté un correspondant de l’AFP. « La plupart des personnes évacuées sont des combattants, contre seulement quelques familles », a précisé ce correspondant.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a pour sa part fait état de l’évacuation hier de 430 personnes entre civils et combattants de la ville de Deraa et la province, bien moins que les 1 400 prévus au départ ce jour.
La télévision d’État a confirmé peu après midi « le début de l’opération de transfert des terroristes ayant refusé le règlement (politique) depuis le centre-ville de Deraa vers le nord du pays », utilisant la terminologie du régime pour désigner tous les rebelles.
Ce transfert concerne les rebelles et civils ayant refusé l’accord de « réconciliation » du 6 juillet, qui s’apparente de facto à une capitulation pour les groupes insurgés. Les négociateurs russes avaient d’abord exclu toute possibilité de départ de combattants lors des premiers rounds de négociations, avant de céder sur ce point au terme d’âpres discussions. L’accord stipule en parallèle le désarmement des groupes rebelles et un retour des institutions étatiques dans les zones qui échappaient au contrôle de Damas.

Désarmement
Haut symbole de la révolte contre Bachar el-Assad en 2011, la province de Deraa est tombée dans l’escarcelle du régime au terme de trois semaines d’une offensive éclair ayant fait plier les rebelles et fait 150 morts parmi les civils.
Parallèlement à leur évacuation, les rebelles syriens poursuivaient hier l’opération de remise de leurs armes lourdes dans la ville de Deraa, conformément à l’accord parrainé par Moscou. L’agence officielle SANA a indiqué que « des groupes armés dans le centre de (la ville de) Deraa continuent de livrer des armes lourdes à l’armée syrienne », publiant à l’appui des photos de chars et de canons qui appartiendraient aux rebelles. La remise de l’artillerie lourde et moyenne devrait ouvrir la voie au contrôle total par les forces gouvernementales de ce chef-lieu, où un drapeau national a déjà été hissé jeudi en guise de victoire.
SANA a aussi fait état de la libération par les rebelles de cinq hommes qu’ils ont remis aux autorités gouvernementales.

Qouneitra sous le feu
Sur un autre front, les forces du régime ont commencé à bombarder intensivement hier avant l’aube la province stratégique de Qouneitra, voisine de celle de Deraa, prenant le contrôle d’une première localité, selon l’OSDH. Cette province sensible, contrôlée à 70 % par les rebelles, jouxte la ligne de démarcation sur le plateau du Golan, en majeure partie occupé et annexé par Israël. « Les bombardements n’ont pas cessé depuis 03h00 du matin », a indiqué à l’AFP M. Abdel Rahmane. « Au moins quatre raids aériens et quelque 850 missiles et obus ont été lancés contre plusieurs localités, et des combats acharnés au sol se poursuivent », a-t-il ajouté, faisant état de la mort de 18 combattants du régime, dont trois officiers, et 13 rebelles. Cette opération qui pourrait augurer du début de la bataille de Qouneitra, selon le directeur de l’OSDH, risque d’avoir des retombées humanitaires, alors que les séquelles de l’offensive contre Deraa sont toujours présentes.
Enfin, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a prévenu son homologue russe, Vladimir Poutine, que l’accord d’Astana visant à endiguer le conflit syrien pourrait être annulé si les forces gouvernementales syriennes lançaient une offensive contre la province d’Idleb, où sont retranchés des milliers de combattants rebelles, a-t-on appris de source turque. « Le président Erdogan a souligné (...) que si Idleb était visée de la même manière que Deraa, l’accord d’Astana pourrait être complètement vidé de sa substance », a dit cette source. Soutenues par la Russie et l’Iran, les forces du régime de Bachar el-Assad ont reconquis une grande partie du pays, mais les rebelles contrôlent toujours Idleb, dans le Nord-Ouest, tandis que des milices turques tiennent un vaste territoire à l’Est.
Source : agences

Plusieurs centaines de rebelles et de civils syriens de la ville méridionale de Deraa ont été évacués hier à destination du nord du pays, plus de sept ans après le début du soulèvement populaire contre le régime de Bachar el-Assad dans cette région symbolique, désormais dans l’escarcelle de Damas.Cette opération d’évacuation, prévue dans l’accord conclu le 6 juillet entre le...

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