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Liban - Réseaux sociaux

Twitter bloque des comptes du Hezbollah en Israël

Le parti chiite affirme n’avoir reçu aucune information en ce sens.

Des partisans du Hezbollah rassemblés le 8 juin 2018 dans le village frontalier de Maroun el-Rass afin d’écouter un discours du chef de la formation, Hassan Nasrallah, retransmis en direct sur grand écran. Aziz Taher/Reuters

Twitter a bloqué en Israël plusieurs comptes appartenant au Hezbollah et au Hamas palestinien, suite à une demande des autorités israéliennes qui considèrent ces groupes comme terroristes, rapporte la presse israélienne, notamment le quotidien Haaretz.
Le journal explique sur son site que le réseau social « a bloqué en Israël deux comptes appartenant au Hamas et fermé et bloqué environ 35 comptes appartenant au Hezbollah ». « Cette décision intervient deux semaines après une lettre envoyée par le ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan, au patron de Twitter, dans laquelle il affirme que le réseau social a été très peu réactif aux demandes des autorités israéliennes qui réclament la fermeture des comptes terroristes et le retrait des contenus qu’ils publient », écrit le Haaretz.
« Permettre à des terroristes d’opérer librement et de diffuser leurs messages via votre plate-forme pourrait contrevenir aux lois israéliennes sur le soutien aux organisations terroristes », a prévenu le ministre israélien dans sa lettre à Twitter.
Dans son courrier, Gilad Erdan a fourni au réseau social une liste de comptes qui appartiendraient au parti libanais et au mouvement palestinien, menaçant d’actions en justice s’ils n’étaient pas fermés, explique le Haaretz.
Le journal apporte toutefois peu d’informations concernant ces comptes. Il ne cite qu’un seul exemple, celui du compte @hamasinfo, qui n’est plus accessible en Israël. Toutefois, ce compte reste accessible en dehors du territoire israélien, explique le Haaretz, avec une mention « Attention, ce compte peut contenir des informations potentiellement sensibles ».
Durant l’été dernier, de nombreux comptes Twitter affiliés au Hezbollah et qui retransmettaient des informations sur la bataille que livrait le parti chiite aux groupes jihadistes à la frontière avec la Syrie étaient régulièrement fermés par le réseau social.
Pour l’heure, aucune information n’a été livrée sur les détenteurs des comptes qui ont été fermés, notamment ceux que l’État hébreu qualifie de « membres du Hezbollah », encore moins sur le contenu de ces comptes.
Un flou qui soulève plusieurs interrogations, notamment celles de savoir comment l’État hébreu a pu identifier des « membres du Hezbollah », sachant que ce parti extrêmement hermétique ne divulgue aucune information sur ses membres, la frontière entre partisans et sympathisants étant toujours nébuleuse. À moins qu’il ne s’agisse de figures publiquement connues, tels des députés, des ministres ou des acteurs principaux au sein du parti facilement repérables. Il n’est pas clair non plus si les membres du Hezbollah visés par cette mesure se trouvent au Liban ou ailleurs. Contacté, le bureau de presse du Hezbollah s’est contenté d’indiquer qu’« aucun de ses membres ou sympathisants n’a prévenu le parti d’une suppression quelconque de son compte ».
Selon une ONG palestinienne, Hamleh (Campagne), « toutes les 71 secondes, un nouveau commentaire incitatif contre les Palestiniens est diffusé sur les réseaux sociaux ». « À ce jour, 445 000 appels à la violence, des invectives et des discours haineux adressés aux Palestiniens sont postés », souligne le rapport.
En mars dernier, le ministre israélien de la Justice, Ayelet Shaked, a affirmé que des groupes tels que le Hamas et le Hezbollah « s’étaient convertis à Twitter comme substitut à Facebook », soulignant que cette conversion est le résultat d’une coopération réussie entre Israël et Facebook, « ce qui n’était pas le cas avec Twitter ».
SMEX (Social Media Exchange), une ONG basée au Liban qui préconise l’autorégulation de l’information sur les réseaux internet au Proche-Orient, estime que la mesure prise par les responsables de Twitter soulève des questions épineuses. « Si, en effet, il s’agit de comptes qui servaient de plate-forme à l’incitation à la violence, nous sommes en présence d’une violation des codes de conduite », commente le directeur exécutif de l’ONG, Mohammad Najem. « En règle générale, nous soutenons la liberté d’expression de tout parti politique, aussi radical que soit son point de vue, à condition que les règles de bienséance et les lignes rouges soient respectées », dit-il, estimant que la liberté d’expression est « indivisible et applicable à tous ».
Dans un article publié en avril dernier, le quotidien Le Monde rapporte que depuis 2015, Twitter a supprimé 1,2 million de comptes faisant l’apologie du terrorisme. « Twitter, Facebook et YouTube continuent, cependant, à subir les pressions de plusieurs gouvernements qui leur reprochent de ne pas se montrer encore suffisamment sévères en matière de lutte contre la propagande terroriste », note le quotidien qui évoque une série de recommandations émises par la Commission européenne, le 1er mars 2018. La Commission exige que « toutes les entreprises » suppriment les contenus d’apologie au terrorisme « dans (un) délai d’une heure à compter de son signalement », indique le quotidien.

Twitter a bloqué en Israël plusieurs comptes appartenant au Hezbollah et au Hamas palestinien, suite à une demande des autorités israéliennes qui considèrent ces groupes comme terroristes, rapporte la presse israélienne, notamment le quotidien Haaretz.Le journal explique sur son site que le réseau social « a bloqué en Israël deux comptes appartenant au Hamas et fermé et bloqué...

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