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France : au procès d'une famille versée dans le jihad, regrets en série à la barre

Accusés de participation ou soutien au jihad en Syrie en 2014 et 2015, père, fils et belle-fille disent tous s'être égarés et regretter : le tribunal de Paris achevait mardi d'examiner le basculement radical d'une famille. 

"On m'accusait d'être un espion. Je ne partage pas ces idées. J'ai dû faire cette vidéo sous la contrainte pour prouver ma bonne foi" : Samy Rettoun, 22 ans, se défend à nouveau d'avoir été un jihadiste actif et convaincu pour le groupe Etat islamique (EI).

En janvier 2015, quelques jours après les attentats contre le journal satirique Charlie Hebdo, il est apparu dans une vidéo de l'EI où il appelle les musulmans à commettre d'autres attaques contre les "mécréants". "Tuez-les tous !", "Egorgez-les !" lance-t-il, kalachnikov à la main, dans un extrait projeté à l'audience. "Si je ne l'avais pas fait, on m'aurait mis une balle dans la tête !", dit le jeune homme. Quelques semaines après avoir tourné la vidéo, il déserte, s'enfuyant de Syrie avec sa femme Sana, pour se rendre début avril au consulat de France en Turquie. 

Samy Rettoun, son père Farid, 58 ans, et Sana, 26 ans, sont jugés depuis lundi pour association de malfaiteurs à visée terroriste, et encourent jusqu'à 10 ans de prison. Samy, celui qui risque le plus, a en juin 2014 rejoint ce qui deviendra quelques semaines plus tard l'EI, sur les traces de son frère Yacine, parti trois mois plus tôt.  Niant toute radicalisation et toute participation à des combats, il a expliqué avoir été en Syrie avant tout pour rejoindre Yacine, frère admiré. 

On ne sait pas aujourd'hui ce qu'il est advenu de Yacine, qui a beaucoup combattu pour l'EI en Syrie et en Irak avant d'en devenir un des bourreaux, et poursuivi à ce titre en France pour assassinat. Après leur fuite en Turquie, Samy et Sana seront expulsés vers la France. Incarcéré à son arrivée, alors que Sana est laissée libre, Samy offre son entière collaboration aux renseignements français. 

Le tribunal devra évaluer le degré de la repentance également affichée à l'audience par Sana, séparée de Samy depuis début 2016, et Farid. "Je n'avais pas conscience de ce qui se passait là-bas. J'ai honte", répétera Sana, à qui il est surtout reproché d'être apparue sur des photos armée d'une kalachnikov. Elle affirme avoir "tourné la page". 

Lundi, le chef de famille, Farid Rettoun, avait eu du mal à expliquer sa passivité face aux départs pour le jihad de ses deux fils, et les messages d'encouragements qu'il leur a envoyés une fois sur place.

Accusés de participation ou soutien au jihad en Syrie en 2014 et 2015, père, fils et belle-fille disent tous s'être égarés et regretter : le tribunal de Paris achevait mardi d'examiner le basculement radical d'une famille. "On m'accusait d'être un espion. Je ne partage pas ces idées. J'ai dû faire cette vidéo sous la contrainte pour prouver ma bonne foi" : Samy Rettoun, 22 ans, se...