Rechercher
Rechercher

Sport - Conférence

Sport et politique au Liban à travers l’histoire trouble du Nejmeh

Muzna al-Masri, chercheuse postdoctorale à l’Orient-Institut de Beyrouth, prépare actuellement un livre sur le sport et la politique au Liban. Photo DR

L’Orient-Institut de Beyrouth (OIB), centre allemand de recherche en pédagogie, a organisé une conférence ayant pour thème « Nejmeh, un club à l’histoire trouble : football et politique au Liban ». C’est Muzna al-Masri, chercheuse postdoctorale à l’OIB qui prépare actuellement un livre sur le sport et la politique au pays du Cèdre, qui était l’intervenante. Mme Masri a également été, avant de rejoindre l’OIB, chercheuse postdoctorale à l’Arab Council for the Social Sciences, affilié au Centre for Arab and Middle Eastern Studies de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), et a travaillé comme chercheuse consultante et analyste de conflits auprès de l’ONU, ainsi que diverses organisations internationales. En 2016, elle avait obtenu son doctorat en anthropologie à l’Université Goldsmiths de Londres.

Muzna al-Masri a entamé sa conférence par un historique du club Nejmeh SC (Sporting Club). Ce dernier, basé à Beyrouth, avait été fondé en 1945. « Une époque où le football était encore un milieu privatisé, où les matches se jouaient sans spectateurs », rappelle la conférencière. « Très vite, le club est devenu populaire, notamment grâce à son appartenance à la communauté musulmane qui était opposée à la politique chrétienne dominante », assure-t-elle, poursuivant : « Le plus grand rival du club Nejmeh était un autre club beyrouthin, al-Ansar, et cette rivalité se basait sur trois oppositions : centre-ville contre périphérie, Arabes contre nationalistes libanais et chiites contre sunnites. »

Pour Muzna al-Masri, l’âge d’or du Nejmeh SC se situe avant le début de la guerre civile (1975-1990), entre 1970 et 1975, période durant laquelle il a remporté plusieurs fois le championnat du Liban de football. « La guerre civile a eu pour conséquences la perte de moyens des dirigeants, provoquant ainsi des séquelles financières pour le club, affirme la conférencière. En revanche, la popularité du Nejmeh est restée la même. » Suite à cela, le club est passé par trois phases, ajoute Mme Masri. « De 1995 à 2003, la priorité du président du club était de garder des finances saines ; de 2003 à 2005, le Premier ministre Rafic Hariri – assassiné en 2005 – devient président du club et le pérennise financièrement. Mais sa mort brutale stoppera net ses nombreux projets pour le Nejmeh ; enfin, de 2008 à 2010, le football devient business. Le club se doit d’avoir de bons résultats pour garder ses sources de revenus (sponsoring et billetterie). Le prix des abonnements augmentant, les clubs deviennent financièrement dépendants de leurs supporteurs », assure l’intervenante.

« Le premier grand président du Nejmeh a été Omar Ghandour, entre 1969 et 2003 », affirme Mme Masri. « En 2005, l’actuel président du club, Mohammad Amine Daouk, a pris la succession de feu Rafic Hariri. En quarante ans, la manière de diriger le club a sensiblement changé. Il est aujourd’hui beaucoup plus institutionnalisé », conclut-elle.



Pour mémoire

Le match Nejmeh-Ansar reporté, tensions au sein du Ahed



L’Orient-Institut de Beyrouth (OIB), centre allemand de recherche en pédagogie, a organisé une conférence ayant pour thème « Nejmeh, un club à l’histoire trouble : football et politique au Liban ». C’est Muzna al-Masri, chercheuse postdoctorale à l’OIB qui prépare actuellement un livre sur le sport et la politique au pays du Cèdre, qui était l’intervenante. Mme...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut