La Sûreté générale a confirmé hier, dans un communiqué, qu’elle offre à certains voyageurs qui en font la demande la possibilité de faire viser leur entrée et leur sortie du Liban sur des cartes indépendantes, et non sur leurs passeports. L’information ne laisse pas de soulever plusieurs points d’interrogation, souligne notre correspondant Khalil Fleyhane.
Le communiqué de la Sûreté affirme : « Des sites internet ont diffusé une information faisant état de l’abolition des visas d’entrée ou de sortie pour les voyageurs iraniens arrivant au Liban. Il importe à la Direction de la Sûreté générale de préciser que cette information est sans fondement. La SG assure qu’une disposition spéciale fait partie des options qui s’offrent aux ressortissants d’un certain nombre d’États débarquant au Liban. Elle permet à ceux qui en font la demande de faire viser leurs entrées et leurs sorties sur des fiches indépendantes de leur passeport. »
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a fait paraître à ce sujet le communiqué suivant : « Des informations circulent selon lesquelles les ressortissants iraniens sont autorisés à pénétrer au Liban sans avoir à faire viser leurs passeports ; il importe au ministre des Affaires étrangères de préciser que cette disposition est de la compétence de la Sûreté générale libanaise, de sorte que le cachet d’entrée ou de sortie est tamponné sur une fiche d’entrée, et non sur le passeport. Le ministère des Affaires étrangères n’a pas d’autre rôle, sur ce plan, que d’en être informé. »
Selon Khalil Fleyhane, l’information a été d’abord fuitée par un journaliste iranien de l’opposition, Amir Tahiri, sur son compte Twitter et reprise par des sites électroniques. L’information, ajoute notre correspondant, a été commentée par notre ambassadeur à Téhéran, Hassan Abbas, qui a affirmé que les traces d’un passage par le Liban sur leur passeport vaut aux voyageurs iraniens un rejet de leur demande de visa en Europe, d’où cette disposition palliative.
L’information a soulevé l’indignation du député Forces libanaises Fadi Saad, qui a notamment affirmé que cette disposition peut camoufler les entrées illicites des gardiens de la révolution iraniens au Liban. Le député a affirmé qu’il compte bien demander des éclaircissements à ce sujet.
L’information, en tout état de cause, a piqué au vif les milieux diplomatiques occidentaux, qui ont relevé le caractère ambigu des deux communiqués, lesquels soulèvent plus de questions qu’ils n’offrent de réponses. Le bénéficiaire de la fiche est-il dispensé de visa ? Quels sont les États autres que l’Iran qui bénéficient de ces options ? Le ministère des Affaires étrangères n’a-t-il vraiment d’autre choix que d’en être avisé ? Pourquoi l’opinion a-t-elle été tenue à l’écart de ces dispositions, et a-t-il fallu une fuite venue d’Iran pour l’en informer ?
Nul doute que de telles questions vont agiter l’opinion publique dans les prochains jours, d’autant que l’aéroport de Beyrouth semble être la dernière plaque tournante facilement accessible aux Iraniens, dans une région où la confrontation avec l’Iran va crescendo.
commentaires (13)
Pourquoi demandez vous? Tout simplement ces bonnes gens de notre copine l'Iran viennent nous aider à nous débarrasser de la corruption... Le reste n'est que commérage!!! Et voilà problème résolu. Bon il nous reste 2 millions d'autres problèmes à résoudre... Allah karim...
Wlek Sanferlou
04 h 22, le 19 juin 2018