Rechercher
Rechercher

Économie - Propriété intellectuelle

Piratage de logiciels : le Liban stagne au classement de BSA

L’association américaine relève toutefois que le montant des pertes liées à ce type d’infraction a reculé entre 2015 et 2017.

Le classement du Liban est identique à celui qu’il avait affiché en 2015. Loïc Venance/AFP

L’association Business Software Alliance (BSA), basée aux États-Unis et qui regroupe une grosse vingtaine de fabricants de logiciels – dont les géants Apple et Microsoft –, a pointé du doigt dans son dernier classement les performances du Liban en matière de lutte contre le piratage informatique. Selon le rapport, relayé par le Lebanon this Week de Byblos Bank publié hier, le taux de piratage de logiciels au Liban a atteint 69 % en 2017, ce qui place le pays au 37e rang mondial sur 111 économies sélectionnées et au 6e rang régional sur les 15 pays arabes retenus.
Le classement du Liban cette année aux niveaux mondial et régional est identique à celui qu’il avait affiché lors du précédent rapport portant sur l’année 2015 et publié il y a deux ans, malgré un taux de piratage en baisse d’un point de pourcentage (70 %). L’étude de BSA se base sur un sondage réalisé auprès de 22 500 foyers en novembre 2017.
Elle quantifie le volume et la valeur des logiciels utilisés sans licence dans les pays étudiés, chez des individus, utilisateurs et employés, qui utilisent un ordinateur à la maison ou au travail dans 32 économies. Les réponses sont ensuite compilées avec les données fournies par le cabinet International Data Corporation (IDC), fournisseur mondial d’informations dans ce domaine.


(Lire aussi : Propriété intellectuelle : le Liban toujours surveillé par les États-Unis)

Pertes et taille du marché
Comme en 2015, c’est la Libye qui affiche le taux de piratage le plus élevé du monde (90 %), devant le Yémen (4e mondial avec 88 %) et l’Irak (5e, avec 85 %), ses dauphins au classement régional. Les trois pays ont été le théâtre d’importants conflits ces dernières années – voire décennies, en ce qui concerne l’Irak. Les pays du Golfe figurent quant à eux parmi les bons élèves. Les Émirats arabes unis, au 88e rang mondial, affichent le taux de piratage le plus faible parmi les 15 pays arabes (32 %), devant l’Arabie saoudite et le Qatar (70e mondial ex aequo avec 47 %).
Enfin, l’étude de BSA indique que les pertes liées au piratage de logiciels ont atteint 61 millions de dollars au Liban, un montant en baisse de 4 millions de dollars par rapport au classement 2015. Ce total représente 4,7 % des pertes totales pour 2017 sur les 15 pays arabes retenus par BSA.

« Le montant des pertes évolue en fonction de l’importance de l’industrie locale. Ainsi, les Émirats affichent 210 millions de dollars de pertes en 2017 (NDLR, contre 226 millions en 2015), alors qu’ils ont le plus faible taux de piratage de la région », explique à L’Orient-Le Jour le directeur du département de recherche du groupe Byblos Bank, Nassib Ghobril. Sur son site internet, l’Autorité de développement des investissements au Liban (IDAL) estime que le secteur des technologies de l’information (TIC) – qui inclut notamment le développement des logiciels – se situe autour de 500 millions de dollars, alors que celui des Émirats se compte en milliards. De fait, malgré son fort taux de piratage, les pertes pour le marché Libyen ne sont « que » de 66 millions de dollars (65 millions en 2015). À taux de piratage égal, les pertes atteignent 356 millions de dollars en Arabie saoudite en 2017 – soit une baisse de 56 millions par rapport à 2015, contre seulement 64 millions pour le Qatar – un chiffre qui a pour le coup augmenté de 8 millions en deux ans.


(Pour mémoire : Protocole d’accord entre les FSI et une association de protection des produits libanais)


Le Liban est souvent critiqué pour la faiblesse de ses moyens, voire l’absence de volonté politique, pour protéger la propriété intellectuelle et la lutte contre le piratage, notamment informatique, un constat également valable pour de nombreux pays arabes En avril, la représentation spéciale américaine au commerce extérieur (USTR) avait indiqué dans son rapport annuel sur l’état de la protection de la propriété intellectuelle qu’elle avait maintenu le pays du Cèdre sur la liste des 24 partenaires commerciaux des États-Unis à surveiller.


Pour mémoire 

Protection des droits de propriété : le Liban progresse

L’association Business Software Alliance (BSA), basée aux États-Unis et qui regroupe une grosse vingtaine de fabricants de logiciels – dont les géants Apple et Microsoft –, a pointé du doigt dans son dernier classement les performances du Liban en matière de lutte contre le piratage informatique. Selon le rapport, relayé par le Lebanon this Week de Byblos Bank publié hier, le taux de...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut