Le marché immobilier continue à prendre son mal en patience. Les élections législatives sont passées, un nouveau Premier ministre a été nommé, mais il reste un gouvernement à former. Finalement, les élections n’ont eu aucune incidence sur le marché. Certains propriétaires avaient rêvé d’une nouvelle dynamique postélectorale. Telle une bouée de sauvetage, ils s’y accrochaient en espérant une remontée des prix et une relance de la demande. Malheureusement, pour l’instant, rien ne pointe à l’horizon. Le secteur reste paralysé par un manque de confiance et la timidité des investisseurs. La demande existe, mais reste limitée. Des transactions ont lieu, mais les acheteurs comme les locataires cherchent les meilleures affaires. Dans cette logique, les propriétaires qui restent inflexibles se trouvent marginalisés.
Le secteur immobilier a reçu un coup de massue quand la Banque centrale a décidé de suspendre les prêts subventionnés jusqu’à une date indéterminée. Un autre coup dur est survenu il y a quelques jours : les déboires de Sayfco Holding. Si l’affaire Sayfco est un cas isolé, il est indéniable que le ralentissement du secteur immobilier depuis 2010 a un lien d’une manière ou d’une autre avec cette affaire. Sayfco, qui avait une double casquette d’agent immobilier et de promoteur, a été l’un des pionniers dans le marketing via les réseaux sociaux. Forte de millions de suiveurs sur Facebook, la holding a vendu des milliers d’appartements au cours des dernières années. À défaut de connaître tous les détails de cette histoire, il semble qu’un détournement de fonds ait plombé la compagnie. Mais l’annonce de cet imbroglio financier peut-elle entacher le secteur ?
Si les retards de Sayfco pour livrer les appartements à ses clients peuvent renforcer la méfiance des clients prêts à acheter sur plan, il ne faut pas, toutefois, généraliser ni paniquer. Les cas de retard dans la construction sont malheureusement fréquents à Beyrouth. Peu de promoteurs respectent leurs délais, mais, au final, les produits sont livrés et les exemples d’arrêt total des travaux restent rarissimes.
La vraie mauvaise surprise reste la suspension des prêts subventionnés. Cela touche les promoteurs et les acheteurs. Cette nouvelle pénalise assurément les familles les plus modestes. Les crédits au logement subventionnés étaient le meilleur moyen pour les familles d’accéder à la propriété à moindre coût. Cet arrêt pénalise à court terme un marché où les promoteurs peinent déjà à écouler leur stock. La suspension des prêts est en train de ralentir la demande, ce qui par ricochet va à nouveau fragiliser les prix.
Économie - Immobilier
Immobilier libanais : les coups durs s’accumulent, selon Ramco
OLJ / le 05 juin 2018 à 00h00
commentaires (4)
"Forte de millions de suiveurs sur Facebook," LOJ ne sait pas que l'on peut acheter les like et les suiveurs pour une page de facebook? (en contraventions avec les regles de facebook)
Mill Linro
15 h 28, le 05 juin 2018