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Moyen Orient et Monde - Syrie

Assad réclame le départ des Américains

Le président syrien menace d’utiliser la force contre les FDS, soutenues par Washington.

Le président syrien Bachar el-Assad lors de son interview sur la chaîne d’information Russia Today, diffusée hier. Page Facebook de la présidence syrienne/AFP

Les États-Unis devraient tirer les leçons de leur invasion de l’Irak en 2003 et quitter la Syrie, a déclaré le président Bachar el-Assad dans une interview à la chaîne d’information russe Russia Today diffusée hier. Dans cet entretien, M. Assad a soulevé l’hypothèse d’un conflit avec les forces américaines si elles maintiennent leur présence sur le sol syrien. Il a par ailleurs affirmé qu’une confrontation directe entre la Russie et les États-Unis avait été évitée de justesse dans son pays. M. Assad entend en outre reprendre les territoires contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), groupe armé rebelle soutenu par Washington, soit par la négociation, soit par la force.
 « Le seul problème qui reste aujourd’hui en Syrie, c’est les Forces démocratiques syriennes », a déclaré M. Assad, dont les troupes ont réussi depuis 2015 à reprendre plus de 60 % du territoire aux rebelles et aux jihadistes, grâce principalement à l’aide de l’allié russe. « Nous avons deux options pour régler ce problème : nous avons d’abord ouvert la voie à des négociations car la majorité des membres (des FDS) sont des Syriens. Si cela ne marche pas, nous allons libérer nos territoires par la force. Nous n’avons pas d’autre choix », a-t-il souligné. Les FDS contrôlent de larges territoires dans le nord et le nord-est du pays. « C’est notre terre et c’est notre droit, et notre devoir, de la libérer. Les Américains doivent partir et ils partiront d’une façon ou d’une autre », a ajouté M. Assad. « Ils (les Américains) sont allés en Irak sans aucune base légale, et regardez ce qui s’est passé. Ils doivent retenir la leçon. L’Irak n’est pas une exception, la Syrie non plus. Les populations n’accepteront plus d’étrangers dans la région », a-t-il poursuivi.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a déclaré courant avril qu’il comptait rapatrier assez vite les troupes américaines basées en Syrie, tout en voulant laisser dans le pays une « empreinte forte et durable ». Mais, le 30 avril, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a assuré que Washington et ses alliés ne souhaitaient pas retirer leurs troupes de Syrie tant que la diplomatie n’aurait pas obtenu la paix dans le pays. Hier, le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Sean Ryan, a souligné « l’incroyable » travail des FDS dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique, soutenant que ces forces devaient « être louées et non menacées ». Il n’a toutefois pas précisé comment réagirait la coalition en cas d’attaque contre les FDS.

Pas de troupes iraniennes
Concernant la confrontation russo-américaine « heureusement évitée » de justesse, M. Assad a loué « la sagesse de la direction russe » qui a permis, selon lui, d’éloigner le spectre d’un tel conflit, car « personne au monde, et en premier lieu les Syriens, n’a intérêt à ce que cette confrontation se produise ». La Russie, dont l’intervention en septembre 2015 a été déterminante pour le régime syrien, peine néanmoins à transformer ces succès militaires en règlement politique du conflit.
Sur la question de l’implication de l’allié iranien dans le conflit et les récentes frappes israéliennes sur des positions militaires présentées comme iraniennes en Syrie, M. Assad a affirmé qu’il n’y avait « pas de troupes iraniennes sur notre sol ». « Nous ne pouvons pas les cacher (les Iraniens) et nous n’avons pas honte de dire clairement s’il y en a, a-t-il assuré. Seuls des officiers iraniens aident l’armée syrienne. » « Ils (Israël) disent avoir attaqué des bases et des camps iraniens. Mais, en fait, nous avons eu des dizaines de Syriens tués ou blessés, et pas un seul Iranien », a poursuivi M. Assad.
Les milices chiites soutenues par Téhéran, dont le Hezbollah, appuient les forces fidèles à Damas depuis le début du conflit en 2011. Des membres de la force al-Qods, corps d’élite des gardiens de la révolution iraniens, sont également présents en Syrie. Début mai, l’armée israélienne a annoncé avoir frappé presque toutes les infrastructures militaires de l’Iran dans ce pays. Interrogé par la chaîne Russia Today sur ce que la Syrie peut faire pour mettre fin aux frappes israéliennes, M. Assad a répondu : « La seule option est d’améliorer nos défenses antiaériennes, c’est la seule chose à faire, et nous sommes en train de le faire », ajoutant que les défenses syriennes sont plus puissantes que jamais grâce à Moscou.
Sources : agences

Les États-Unis devraient tirer les leçons de leur invasion de l’Irak en 2003 et quitter la Syrie, a déclaré le président Bachar el-Assad dans une interview à la chaîne d’information russe Russia Today diffusée hier. Dans cet entretien, M. Assad a soulevé l’hypothèse d’un conflit avec les forces américaines si elles maintiennent leur présence sur le sol syrien. Il a par...

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