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Le groupe du FN au Parlement européen sommé de justifier plus de 400.000 euros de frais

 Le groupe du Front national (FN) au Parlement européen a reçu une dernière chance de justifier plus de 427.000 euros de dépenses suspectées d'être non conformes, au risque de devoir les rembourser, selon une décision du Bureau du Parlement dont l'AFP a eu connaissance mardi.

Le Bureau, "à qui revient la décision définitive sur le montant à rembourser au Parlement européen, entend accorder, avant de prendre une décision définitive, aux représentants du groupe ENL (Europe des nations et des libertés, ENF en anglais, ndlr) la possibilité de formuler d'autres remarques par écrit", indique le texte retenu lors d'une réunion à huis clos lundi soir.

Le groupe ENL est composé de 36 eurodéputés, dont près de la moitié issus du FN français, mais aussi des représentants du FPÖ autrichien ou du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais. Un audit mené sur ses comptes de l'année 2016 avait émis des doutes sur un total de plus de 500.000 euros, conduisant le Parlement à réclamer des "clarifications" au groupe. 

Parmi les dépenses listées dans le rapport d'audit que l'AFP a pu consulter, figurent une centaine de cadeaux de Noël à plus de 100 euros et quelque 230 bouteilles de champagne dont six d'une valeur de plus de 81 euros, un repas de Noël pour 140 personnes pour une facture de plus de 13.500 euros.
S'y trouvent également un repas avec des "industriels" au restaurant gastronomique parisien L'Ambroisie, à 449 euros par personne et un autre chez Ledoyen près des Champs-Élysées pour deux personnes, à 401 euros par personne. D'après le Canard Enchaîné, ce dernier repas, indiqué pour des raisons de "diplomatie", était un dîner de Marine Le Pen avec Matteo Salvini, le dirigeant italien de la Ligue (extrême droite). 

Le groupe ENL se voit accorder "une dernière chance" de se justifier d'ici la mi-juin, selon une source proche du dossier.

A l'issue de cet audit, la commission de contrôle budgétaire du Parlement européen avait estimé en mars que devraient être remboursés quelque 38.890 euros "pour des dépenses non étayées par des pièces justificatives adéquates" et quelque 388.280 euros "pour des dépenses enfreignant les règles relatives aux marchés publics".

Sollicité par l'AFP, Nicolas Bay (FN), coprésident du groupe ENL, a expliqué qu'il s'agissait, pour les marchés publics "d'une interprétation différente (...) rectifiée à compter de 2017" et que, pour les autres dépenses, le groupe a "édicté des règles plus contraignantes à partir de 2017".

Seul habilité à exiger un remboursement de frais, le Bureau du Parlement européen, organe de direction de l'institution qui décide notamment des montants alloués aux partis politiques représentés, est constitué de son président, l'Italien Antonio Tajani, et de ses 14 vice-présidents. Cet organe doit chaque année valider les comptes des différents groupes politiques, où ces derniers justifient l'utilisation des fonds européens qui leur sont versés pour couvrir leurs coûts de fonctionnement. Ces fonds sont différents de ceux utilisés par les eurodéputés pour rémunérer leurs assistants parlementaires, qui ont valu à plusieurs eurodéputés des demandes de remboursement pour des emplois jugés fictifs.

 Le groupe du Front national (FN) au Parlement européen a reçu une dernière chance de justifier plus de 427.000 euros de dépenses suspectées d'être non conformes, au risque de devoir les rembourser, selon une décision du Bureau du Parlement dont l'AFP a eu connaissance mardi.
Le Bureau, "à qui revient la décision définitive sur le montant à rembourser au Parlement européen,...