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Caracas libère un prisonnier américain en "geste" d'ouverture envers Washington

Caracas a présenté samedi la libération d'un Américain comme un "geste" d'ouverture en direction de Washington, au terme d'une semaine marquée par un durcissement du ton des Etats-Unis qui ont qualifié de "farce" la réélection du socialiste Nicolas Maduro et imposé de nouvelles sanctions.

C'est Donald Trump qui a annoncé le premier, samedi matin, la libération de Joshua Holt. Missionnaire mormon âgé de 26 ans, il avait été arrêté en juin 2016 chez lui, près de Caracas, par les services de renseignement vénézuéliens qui l'accusaient d'organiser des groupes armés pour déstabiliser Nicolas Maduro, ce qu'il a toujours démenti.

"Bonne nouvelle avec la libération de l'otage américain au Venezuela", s'est réjoui le président américain sur Twitter. Joshua Holt devrait arriver à Washington en fin de journée puis être reçu à la Maison Blanche vers 19H00, (23H00 GMT), a précisé M. Trump.

Arrêtée en même temps que lui, son épouse vénézuélienne, Thamara Holt, a également été remise en liberté.

Confirmant la nouvelle dans l'après-midi, le ministre vénézuélien de la Communication, Jorge Rodriguez, a insisté sur les accusations de délits "liés à l'espionnage, à la violence". Mais il a également souligné que cette décision entrait dans le cadre "d'efforts pour entretenir un dialogue respectueux, des relations diplomatiques fondées sur le respect, qui permettront d'ouvrir des voies afin d'éviter les agressions auxquelles a été soumis" le Venezuela. "Nous espérons que ce type de geste (...) permette de consolider ce qui a toujours été notre point de vue: dialogue, entente, respect à notre indépendance et respect à notre souveraineté", a-t-il ajouté devant des journalistes.  

Cette annonce intervient au lendemain d'une rencontre surprise à Caracas entre l'influent sénateur américain Bob Corker, président républicain de la commission des Relations extérieures, et le président socialiste Nicolas Maduro, qui vient d'être réélu pour un deuxième mandat après une élection qualifiée de "farce, ni libre ni équitable", par le vice-président américain Mike Pence.

Libération d'opposants 
Au lendemain de l'élection du 20 mai, Washington a imposé de nouvelles sanctions visant à isoler plus encore le régime vénézuélien. La quasi totalité de ses responsables gouvernementaux sont déjà visés par des sanctions européennes ou américaines, y compris Nicolas Maduro. 

Les Etats-Unis, qui achètent un tiers du brut vénézuélien, ont menacé par le passé d'imposer un embargo pétrolier et interdisent à leurs citoyens toute transaction sur la dette vénézuélienne.

"Je suis heureux d'annoncer qu'après deux ans de durs efforts, nous avons obtenu la libération de Josh et Thamy Holt", a salué dans un communiqué Orrin Hatch, sénateur républicain de l'Utah, Etat américain d'où vient le missionnaire. Révélant les coulisses de sa rencontre inattendue avec Nicolas Maduro, Bob Corker a expliqué samedi avoir été mandaté "plus tôt" cette année par Orrin Hatch "pour entamer des discussions avec le gouvernement vénézuélien" en vue de cette libération. Il avait rencontré en mars un gouverneur vénézuélien, Rafael Lacava, avant sa visite au palais présidentiel de Caracas vendredi. Dans son communiqué, Bob Corker remercie le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et son équipe "pour tout ce qu'ils ont fait".  

Nicolas Maduro a tweeté vendredi plusieurs photos et vidéos de leur rencontre, affirmant que son pays recevrait "quiconque désire dialoguer".

Les proches du jeune missionnaire ont dit leur gratitude à "tous ceux qui ont participé à ce miracle", dans un communiqué transmis par son avocat au Venezuela, Carlos Trujillo, évoquant la "période d'angoisse" traversée depuis son arrestation.

Joshua Holt était apparu à la mi-mai dans des vidéos filmées dans un centre de détention des services de renseignement et diffusées par des membres de l'opposition vénézuélienne qui réclamaient la libération des prisonniers. "Voilà deux ans que j'implore mon gouvernement. Ils disent être mobilisés mais je suis toujours là. Et à présent ma vie est menacée", disait-il.  

Jeudi, après avoir prêté serment comme président réélu devant l'Assemblée constituante, formée uniquement de ses partisans, Nicolas Maduro avait proposé de libérer des opposants incarcérés pour "surmonter les blessures laissées par les manifestations, les conspirations".

Vendredi, 14 manifestants incarcérés au Venezuela depuis avril ont été libérés, selon l'ONG Foro Penal, qui estime que le pays compte encore quelque 350 "prisonniers politiques", ce que le gouvernement socialiste dément.

Caracas a présenté samedi la libération d'un Américain comme un "geste" d'ouverture en direction de Washington, au terme d'une semaine marquée par un durcissement du ton des Etats-Unis qui ont qualifié de "farce" la réélection du socialiste Nicolas Maduro et imposé de nouvelles sanctions.
C'est Donald Trump qui a annoncé le premier, samedi matin, la libération de Joshua Holt....