Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Tunisie: accord sur la poursuite de la justice transitionnelle

L'instance tunisienne chargée de rendre justice aux victimes des dictatures a indiqué vendredi s'être mise d'accord avec le gouvernement sur la poursuite de ses travaux durant quelques mois.
Créée en 2014 dans le sillage de la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali et des troubles post-révolutionnaires, l'Instance Vérité et Dignité (IVD) a pour mission de "dévoiler la vérité sur les violations des droits de l'Homme commises entre le 1er juillet 1955 et le 31 décembre 2013". 
Elle doit recueillir et diffuser des témoignages, renvoyer des responsables présumés de viols, meurtres, tortures ou faits de corruption devant des tribunaux spécialisés, et proposer des mesures pour que ces crimes ne se reproduisent plus.
L'IVD a fait face à des réticences politiques avec le retour au pouvoir de responsables de l'ancien régime, mais aussi à des différends internes et au manque de coopération d'organes étatiques.

Depuis le début de ses activités, cette instance a reçu plus de 62.000 dossiers, et entendu environ 50.000 personnes mais n'a transmis ses premiers dossiers à la justice qu'en mars.
Elle a décidé de prolonger jusqu'à la fin décembre son propre mandat, qui doit finir le 31 mai, mais cette décision a été rejetée lors d'un vote contesté du Parlement.
Un accord a finalement été trouvé avec le gouvernement, permettant à l'IVD de continuer à travailler après le 31 mai, a indiqué sa présidente Sihem Ben Sedrine. 
L'accord ne précise pas de date mais l'IVD estime avoir besoin de "plusieurs mois".

"C'est un geste d'apaisement qui signifie que le gouvernement est engagé à faire aboutir le processus. Mais il demande à l'IVD d'accélérer un peu", a expliqué Mme Ben Sedrine à l'AFP. "Nous allons accélérer. Nous n'avons aucun intérêt à jouer les prolongations".
Le gouvernement de son côté a indiqué qu'il considérerait les travaux de l'IVD légalement clôturés au 31 mai, tout en laissant à l'instance le temps d'effectuer une "passation", afin que "les bourreaux soient traduits en justice, les victimes dédommagées et les rapports" remis aux autorités.
"Le gouvernement a le soucis de mener à terme ce processus", a assuré le ministre chargé des relations avec les instances indépendantes, Mehdi Ben Gharbia.

Depuis mars, l'IVD a renvoyé au moins 32 dossiers concernant des "violations graves" des droits humains devant des cours spécialisées.
Le premier procès instruit par l'IVD s'ouvrira mardi devant la cour spécialisée de Gabès (sud). Il concerne Kamel Matmati, un islamiste mort sous la torture en octobre 1991, sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali.

L'instance tunisienne chargée de rendre justice aux victimes des dictatures a indiqué vendredi s'être mise d'accord avec le gouvernement sur la poursuite de ses travaux durant quelques mois.Créée en 2014 dans le sillage de la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali et des troubles post-révolutionnaires, l'Instance Vérité et Dignité (IVD) a pour mission de "dévoiler la vérité sur...