Le chef de l’État prononçant son discours lors d’un iftar hier à Baabda. Photo Dalati et Nohra
Le chef de l’État, Michel Aoun, a appelé hier à la formation rapide d’un gouvernement d’union nationale lors d’un iftar organisé au palais de Baabda en présence des principales figures politiques et personnalités du pays.
« L’étape suivante après la formation du pouvoir législatif est la création d’un gouvernement d’unité nationale (…) Toutes les parties prenantes sont invitées à faciliter la création du prochain gouvernement dans les plus brefs délais. La situation pressante ne tolère pas la perte de temps », a dit M. Aoun devant ses invités.
Il a dans ce cadre mis en garde contre le « vacarme des menaces, allant d’Iran en Israël, de Syrie jusqu’en Russie et aux États-Unis, les sanctions économiques et les menaces sécuritaires ».
M. Aoun a appelé à la formation d’un « gouvernement capable de gérer la situation régionale et internationale tout en maintenant la stabilité interne, un gouvernement qui engage des réformes, se lance dans la lutte contre la corruption, la modernisation des services de l’État et adopte un plan économique pour accompagner la croissance et le développement du pays ».
À noter que le chef de l’État s’était réuni avant la tenue de l’iftar avec le chef du législatif réélu hier, Nabih Berry, ainsi que le Premier ministre sortant, Saad Hariri. Les grands absents de l’événement étaient le chef des Forces libanaises Samir Geagea et son épouse, la députée Sethrida Geagea, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt et son fils le député Teymour Joumblatt, ainsi que le chef des Marada Sleiman Frangié.
Revenant sur les élections législatives tenues le 6 mai, M. Aoun a dénoncé « les réactions qui ont surgi dernièrement et le discours électoral parfois incontrôlé (…) qui ont créé une atmosphère de tension, de dissension sectaire et politique qui a frôlé les lignes rouges ». « Le discours qui s’adresse aux instincts doit cesser et la voix de la raison doit prévaloir. De grands défis nous attendent, au niveau local et extérieur », a-t-il dit.
M. Aoun a mis en garde contre « la situation économique qui se détériore en raison des crises consécutives depuis des dizaines d’années ». « Nous avons commencé à travailler sur un plan économique qui identifie nos forces et nos faiblesses, et élaboré une vision pour résoudre les problèmes existants, plan qui est sur le point d’être finalisé », a-t-il révélé.
« Cependant, tout plan économique sera voué à l’échec si nous n’œuvrons pas à trouver une solution pratique au problème des déplacés syriens, qui ne cesse de s’exacerber et de créer des dysfonctionnements dans tous les rouages de l’économie libanaise, outre ses répercussions sociales et sécuritaires sur notre société et l’avenir de nos jeunes », a dit le chef de l’État qui a appelé au « retour des déplacés vers les zones sûres de leur pays sans attendre l’aboutissement à une solution finale à la crise syrienne ».
« En parallèle, nous devons lancer la bataille de la lutte contre la corruption sans laquelle la patrie ne pourra être bâtie, l’État instauré et l’économie relancée », a-t-il souligné.
CONSENSUEL OU QUOI ?
09 h 13, le 24 mai 2018