Cinq anciennes étudiantes d'USC ont lancé des poursuites lundi contre l'université californienne pour ne pas les avoir protégées de son ex-gynécologue George Tyndall, accusé d'abus sexuels, et ne pas avoir réagi lorsque ses agissements présumés ont été dénoncés.
Dans une première plainte déposée lundi devant le tribunal supérieur de Los Angeles, quatre femmes dont l'identité n'est pas révélée affirment que le médecin les a forcées à se déshabiller et leur a attrapé les parties génitales "pour son plaisir sexuel" sous couvert de traitement médical.
Dans le document, les plaignantes accusent USC (University of Southern California) de n'avoir pas réagi aux signalements concernant les actes de M. Tyndall, 71 ans, et d'avoir "bénéficié financièrement de tentatives d'étouffer une myriade de plaintes de ses étudiantes en protégeant sa propre réputation et ses finances".
Des accusations de propos racistes tenus par le docteur Tyndall datant de 2013 avaient été transmises au bureau de l'équité et de la diversité (OED), qui n'a "pas trouvé de preuves concluantes qu'il y avait eu des violations des politiques" en vigueur, avait dit USC la semaine dernière.
En 2016, après le signalement d'une infirmière, la direction avait lancé une enquête interne, mis en congé M. Tyndall, avant de le limoger en 2017 à travers un accord amiable.
Le gynécologue a d'abord dit qu'il allait prendre sa retraite avant de demander en début d'année à recouvrer son poste, menaçant de poursuivre l'université, qui a alors contacté la Commission médicale californienne.
Selon un communiqué de l'avocat des plaignantes, John Manly, déjà 200 ex-étudiantes ont contacté une ligne téléphonique dédiée aux informations ou plaintes sur le praticien, accusé d'actes déplacés ou d'agressions remontant au début des années 90.
Une seconde plainte a été déposée lundi auprès du même tribunal par une autre ancienne étudiante, identifiée par ses initiales J.C'E
Selon ces documents reçus lundi par l'AFP, le praticien aurait inséré des doigts dans le vagin de patientes sans but médical.
Il en interrogeait certaines sur leurs premières expériences sexuelles, faisait des commentaires lubriques sur leur seins ou leur peau, leur tonicité vaginale et les faisait s'étendre nues pour être examinées, pratique inhabituelle aux Etats-Unis où les patientes portent une tunique en papier. Il avait aussi conservé une boîte de photos qu'il avait prises des parties génitales de dizaines de patientes.
Selon la seconde plainte, ce comportement a été dénoncé "par les patientes et les employés" du centre médical d'USC auprès de la direction de l'université sans que rien ne soit fait et sans que son comportement soit signalé à la commission médicale de Californie". Celle-ci a été avertie en février et l'université admet avoir trop tardé.
"Nous sommes au courant des plaintes", s'est contentée de commenter lundi USC.
Dans un précédent entretien avec le Los Angeles Times, M. Tyndall --qui n'était pas joignable lundi-- a nié toute conduite déplacée ou abusive envers ses patientes, affirmant que tous ses actes étaient médicalement justifiés. La police de Los Angeles dit n'avoir aucune enquête ouverte à son sujet.
Le département médical d'USC, Keck School of Medicine, s'était déjà retrouvé en 2017 au coeur d'un scandale quand le Los Angeles Times a révélé que Carmen Puliafito, son ancien doyen, avait entretenu pendant des années des relations avec des criminels et consommateurs de drogue avec lesquels il prenait, entre autres, des méthamphétamines.
Le scandale rappelle celui de Larry Nassar, l'ex-médecin sportif de l'université d'Etat du Michigan (MSU) condamné à 175 ans de prison pour avoir agressé sexuellement plus de 300 anciennes jeunes sportives.ST
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