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Moyen Orient et Monde - Législatives en Irak

Abadi devancé par deux listes antisystème

Les partisans de Moqtada el-Sadr célébrant les bons résultats de leur leader aux élections législatives. Thaier al-Sudani/Reuters

Les Irakiens ont créé la surprise en plaçant hier en tête des législatives, selon des résultats encore partiels, deux listes antisystème, loin devant le Premier ministre Haider al-Abadi, pourtant crédité d’un large soutien international et de la récente victoire face aux jihadistes.
Ces premiers résultats officiels du scrutin de samedi n’incluent pas les votes des forces de sécurité, des Irakiens de l’étranger et des déplacés, et leur prise en compte est encore susceptible de changer la donne. Pour le moment, à la surprise générale, les deux mouvements en tête sont celui du chef nationaliste chiite Moqtada Sadr, qui s’est rapproché de l’Arabie saoudite au grand dam de Téhéran, et le
Hachd el-chaabi, des supplétifs de l’armée proches de l’Iran. Ils ont tous deux adopté dans le passé une rhétorique hostile aux États-Unis, allant même jusqu’à les affronter militairement, avant de faire front commun avec eux pour bouter le groupe État islamique (EI) hors du pays.
L’alliance inédite du leader chiite Moqtada Sadr et des communistes sur un programme anticorruption (« La marche pour les réformes » ) arrive en tête dans six des 18 provinces, dont Bagdad, et en deuxième position dans quatre autres. Ses partisans, qui manifestent chaque semaine contre la corruption, se sont rassemblés dans la nuit dans le centre de Bagdad, en répétant à plusieurs reprises « l’Iran dehors ». « La victoire de La marche pour les réformes n’arrive pas par hasard, elle vient pour prouver le rejet de la corruption » au sein d’une classe politique inamovible depuis la chute en 2003 de Saddam Hussein, affirme Jabra al-Taï, candidate du mouvement.
Derrière, l’Alliance de la conquête du Hachd el-chaabi est en tête dans quatre provinces, dont Bassora, la grande ville du Sud, et en deuxième position dans huit autres. M. Abadi est devancé dans toutes les provinces à l’exception de celle de Ninive, dont le chef-lieu est Mossoul, ancienne « capitale » de l’EI dont il avait annoncé la « libération » mi-2017. Dans un premier temps, différents responsables politiques avaient placé le Premier ministre sortant en tête, semblant indiquer qu’il conserverait son poste. Cette possibilité existe toujours car le vote de près de 700 000 membres des forces de sécurité doit encore être dépouillé. De plus, dans un système calibré pour empêcher toute domination d’un parti, M. Abadi peut former une coalition gouvernementale qui lui garantirait un second mandat. Durant la campagne, MM. Sadr et Abadi avaient laissé entendre qu’ils pourraient s’allier, alors qu’un accord entre les listes de MM. Abadi et Ameri a fait long feu en moins de 24 heures.
En fin d’après-midi, alors que la commission électorale a indiqué qu’elle annoncerait les résultats finaux en soirée, M. Abadi a, dans une allocution télévisée, salué « les listes gagnantes ». Il a également appelé à « respecter les résultats », alors que dans la province multiethnique de Kirkouk, un recomptage des voix a été demandé.

Les Irakiens ont créé la surprise en plaçant hier en tête des législatives, selon des résultats encore partiels, deux listes antisystème, loin devant le Premier ministre Haider al-Abadi, pourtant crédité d’un large soutien international et de la récente victoire face aux jihadistes.Ces premiers résultats officiels du scrutin de samedi n’incluent pas les votes des forces de...

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