L’opinion, forcément irresponsable, d’un particulier sur les affaires politiques mondiales n’engage strictement à rien. Je ne suis, personnellement, ni politologue ni historien et ma vision des choses se nourrit tout simplement d’un constat relevant du sens commun.
Voilà pourquoi, sans complexe, je me permets de prendre la plume pour exprimer mes impressions quant à la montée apparemment dramatique des tensions autant régionales qu’internationales.
Depuis plus d’un siècle, environ, la grande diplomatie qui a prétendu mener le monde vers un avenir radieux s’est embourbée dans des voies rocailleuses finalement sans issue au niveau d’un hypothétique projet de paix planétaire requérant une remise en ordre des parties sous-développées de notre globe.
Je rappelle, pour mémoire, les principales déconfitures qui en auront résulté dès le début du XXe siècle : un traité de Versailles revanchard et tronqué, excluant les États-Unis, suivi des découpages boiteux au Proche-Orient dits de Sikes-Picot, accompagnés déjà de vaines protestations contre le populisme et le fascisme dans les années trente. Enfin des allers-retours à Munich, style Canossa, pour finir face au nazisme par une nouvelle déclaration de guerre débouchant sur un carnage inouï et culminant avec les bombardements nucléaires de 1945.
Depuis… le même scénario a été repris sous des formes plus sophistiquées, alors que l’appétit des nations n’a pas varié d’un iota. Il y eut Israël, il y eut Nasser, il y eut Arafat et Kadhafi ainsi que toutes les élucubrations moyen-orientales, pour nous retrouver grossis à présent du phénomène de la mondialisation et de sa société de consommation dont les effets nocifs, proprement cancéreux, ne se manifestent que pour alimenter une décadence générale du niveau de vie. Et le sinistre processus se termine de nos jours par la prétention de l’Iran et de la Corée du Nord de jouer dans la cour des grands...
Aussi ne nous reste-t-il qu’à maudire la discipline tâtonnante du donnant-donnant assortie de menaces cousues de fil blanc et jamais mise à exécution.
Voilà qui justifie l’explosion psychologique prédite par Einstein lors de la conclusion du dernier conflit mondial. Les prémisses en sont claires et nettes. Il nous faut donc faire fi de toutes les méthodes utilisées jusqu’à aujourd’hui par la politique internationale. C’est ce à quoi nous assistons en ce moment et que nous qualifions de politique incohérente. Citons pour l’exemple Trump et ses excès divagatoires, Poutine et ses pieds d’argile, Khamenei et ses fantasmes, Macron et son touchant enthousiasme, Kim et ses revirements spectaculaires, Netanyahu et son inflexibilité outrageante sans parler du duo May-Merkel qui joue, paraît-il, aux mères fouettardes.
Inconsistantes et dangereuses déviations, me dira-t-on. J’estime, au contraire de mon côté, qu’il s’agit là d’un juste retour des choses, d’une saine réaction de fin de règne, d’un chaos anachronique mais prometteur, ni plus dangereux ni plus inconsistant que les déséquilibres actuels. Car si le bouchon devait sauter il en sortira sans doute quelque chose. La folle surenchère au nucléaire aura fait plier la Corée du Nord et provoqué la double rencontre avec celle du Sud et le président des États-Unis. À la satisfaction, semble-t-il, de la sagesse chinoise qui puise dans son héritage culturel sa dose de patience et de détermination.
Quant aux pions du Moyen-Orient, laissons-les à l’indécision officielle des deux géants continentaux, le russe et l’américain. Que la Syrie en fasse les frais en se disloquant ne nous fera pas verser une larme. La Russie y est ancrée depuis belle lurette et personne ne lui fera le déplaisir de l’en déloger. À commencer par l’éventuel renouvellement de la direction nationale syrienne. L’Américain, lui, se rattrapera entre l’Iran et l’Arabie et le tyranneau local ira coucher sur les divans moelleux dont les Ottomans ont le secret.
Mon paysage, voyez-vous, n’est pas plus psychédélique qu’un autre. Son approche n’exclut pas les germes d’équilibre et de renouveau dont la nature est coutumière. À tout prendre, autant admettre l’aventure des sentiers inexplorés que de continuer à patauger dans les sillons éculés et asséchés de la diplomatie classique.
Confions donc nos espoirs pour le futur à ces plats de choix que sont l’évolution des espèces et la sélection naturelle si chères toutes deux aux darwinistes et aux scientifiques de tout acabit qui leur imputent, sans en connaître le pourquoi, la marche lente et sûre de l’horlogerie cosmique.
Devant les mystères d’un au-delà, même si considéré d’un point de vue laïc, le dernier mot de notre destinée, nous le savons tous, revient encore à ce parfum insaisissable, volatil et terriblement présent qu’on appelle l’esprit.
Nos Lecteurs ont la Parole - par Louis INGEA
On en dira ce qu’on voudra
OLJ / le 09 mai 2018 à 00h00
PARFAITE DESCRIPTION DE L'ETAT DU MONDE ACTUEL .
16 h 00, le 09 mai 2018