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Liban - Législatives 2018

Démonstration de force symbolique du Hezbollah à Beyrouth

L’une des parades du Hezbollah, hier, dans les quartiers de Beyrouth. Photo Hassan Assal

« Beyrouth est devenue chiite. » C’est en scandant des slogans similaires que des partisans munis de drapeaux du Hezbollah et du mouvement Amal ont pris d’assaut plusieurs quartiers de la capitale, paradant en mobylette comme ils l’avaient fait à Hadeth en janvier 2018, avant de décrocher et de piétiner des banderoles et des portraits du courant du Futur et de son chef, le Premier ministre Saad Hariri.
Dans plusieurs vidéos diffusées par plusieurs médias libanais, les images montrent des convois de partisans du Hezbollah et d’Amal à mobylette traversant les quartiers de Aïcha Bakkar, Saint-Georges et Achrafieh.
Devant le quartier Saint-Georges, à Aïn Mreissé, des partisans des formations chiites se sont rassemblés sous la statue de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, érigée sur le lieu de l’attentat qui lui a coûté la vie le 14 février 2005. À Achrafieh, une autre vidéo montre des dizaines de motards, drapeaux du Hezbollah et d’Amal en main, faire un déploiement de force en face du supermarché Spinneys.
Le Premier ministre Saad Hariri a demandé aux forces de l’ordre d’intervenir afin de rétablir la sécurité avant que la situation n’échappe à tout contrôle.
L’armée a annoncé vers 22h que les soldats se sont déployés « en masse » dans la capitale et que la situation « est calme ». Elle a démenti les informations faisant état d’individus armés filmés dans les rues de Beyrouth, mais des tirs ont été entendus.
Le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, a pour sa part condamné ces incidents. « Toute atteinte à la dignité de la capitale et de ses habitants est une atteinte à notre dignité et à celle de tous les Libanais. » La formation parlementaire de M. Hariri a, elle aussi, condamné ces incidents, dans un communiqué publié en soirée.
Le ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk a fait paraître une circulaire interdisant l’usage des mobylettes dans le Beyrouth administratif pendant trois jours, sauf nécessité professionnelle.
Un analyste politique qui a requis l’anonymat établit la comparaison entre ces incidents et ceux qui avaient précédé « l’expédition armée menée par le Hezbollah à Beyrouth et dans la Montagne les 7 et 8 mai 2008, c’est-à-dire il y a dix ans, jour pour jour ». « À l’époque, l’objectif du parti chiite était de provoquer la chute du cabinet Siniora et de donner un coup de fouet à la contre-révolution du Cèdre », note cet analyste.
Selon lui, les incidents d’hier sont à replacer dans le cadre d’une volonté du Hezbollah de montrer, au lendemain d’un scrutin législatif où il a obtenu environ un tiers des sièges au Parlement avec ses alliés proches du régime syrien, sinon plus, que « c’est lui le patron, par-delà les victoires politiques annoncées par Saad Hariri, le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil ou le président des Forces libanaises, Samir Geagea ». « Le message du Hezbollah est clair : il veut montrer que, in fine, c’est lui qui décide et qui contrôle le terrain », souligne cet analyste, en donnant pour preuve les directives données hier par le secrétaire général du Hezbollah en vue d’accélérer la formation du gouvernement.
Le Hezbollah aurait par ailleurs voulu répondre à la campagne menée par Saad Hariri et ses colistiers à Beyrouth II contre « la chute éventuelle de Beyrouth aux mains des Perses », en allusion au Hezbollah et à son allégeance à l’Iran. Le courant du Futur a concédé cinq sièges dans cette circonscription, dont quatre à la liste emmenée par le Hezbollah, et une information non vérifiée voudrait que l’un des élus du Hezbollah dans cette circonscription, Amine Cherri, ait obtenu plus de voix que M. Hariri lui-même.

« Beyrouth est devenue chiite. » C’est en scandant des slogans similaires que des partisans munis de drapeaux du Hezbollah et du mouvement Amal ont pris d’assaut plusieurs quartiers de la capitale, paradant en mobylette comme ils l’avaient fait à Hadeth en janvier 2018, avant de décrocher et de piétiner des banderoles et des portraits du courant du Futur et de son chef, le...

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