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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

À Riyad et Tel-Aviv, Pompeo affiche la ligne dure américaine face à l’Iran

Le nouveau secrétaire d’État insiste sur la « nécessaire unité » entre le Qatar et les pays du Golfe.

Le nouveau secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, accueilli par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Tel-Aviv. Thomas Coex/Pool via Reuters

Le nouveau chef de la diplomatie américaine a affiché hier en Arabie saoudite et en Israël la ligne dure de son pays vis-à-vis de l’Iran, moins de deux semaines avant la décision du président Donald Trump concernant l’accord sur le nucléaire iranien. Après des visites rapides chez ces deux alliés stratégiques de Washington qui considèrent l’Iran comme leur ennemi et sont hostiles à cet accord, Mike Pompeo a rejoint en soirée Amman pour des entretiens lundi avec des responsables jordaniens.
« L’ambition de l’Iran reste de dominer le Moyen-Orient », a affirmé le secrétaire d’État américain à la presse à Tel-Aviv, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Un discours qu’il avait déjà tenu quelques heures auparavant à Riyad, quand il assurait que l’Iran est « le plus grand sponsor du terrorisme dans le monde » qui « vend des armes aux (rebelles) houthis au Yémen », « dirige des campagnes de piratage informatique » et « soutient le régime meurtrier d’Assad » en Syrie.
M. Netanyahu, aux côtés de M. Pompeo, a accusé l’Iran de « vouloir avaler un pays l’un après l’autre ». Téhéran « doit être stoppé, son projet de bombes nucléaires doit être stoppé, son agression doit être stoppée », a-t-il dit. Comme à Riyad, l’accord sur le nucléaire de 2015 entre les six grandes puissances et l’Iran a été discuté à Tel-Aviv. Vent debout contre ce texte qui a pour but de limiter le programme nucléaire de Téhéran et l’empêcher de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions économiques, M. Trump doit annoncer le 12 mai s’il le « déchire ». « Si nous ne pouvons pas le modifier (le président) s’en retirera », a indiqué M. Pompeo à Tel-Aviv. À Washington, le conseiller à la Sécurité nationale John Bolton a affirmé que M. Trump n’avait pas encore tranché.

« Éléments importants »
Alors que M. Pompeo assurait à Riyad que Washington allait « continuer à travailler » avec ses « alliés européens » pour « corriger » l’accord nucléaire, le président iranien Hassan Rohani a réitéré à son homologue français Emmanuel Macron la position de son pays.
Ce texte, tout comme tout autre sujet sous ce prétexte, « n’est en aucune manière négociable », lui a-t-il dit lors d’une conversation téléphonique, selon la présidence iranienne. D’après le bureau de la Première ministre britannique, Theresa May, la chancelière allemande Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont parlés par téléphone hier. Ils ont jugé que l’accord actuel était « le meilleur moyen de neutraliser la menace d’un Iran doté de l’arme nucléaire », mais ont convenu « que des éléments importants n’étaient pas couverts » par ce texte, « notamment les missiles balistiques, ce qui se passera à l’expiration de l’accord et l’activité déstabilisatrice de l’Iran dans la région », et qu’ils devaient « y répondre ». Ces sujets recoupent trois des « quatre piliers » d’un possible nouvel accord récemment évoqués par M. Macron auprès de M. Trump, l’accord nucléaire actuel constituant le « premier » des « piliers ».

« Problème compliqué »
À Riyad, l’ancien patron de la CIA a réaffirmé hier le plein soutien de Washington à son allié saoudien concernant le conflit au Yémen, qui a pris une tournure de « guerre par procuration » entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Riyad y mène depuis 2015 une coalition militaire qui intervient contre les rebelles houthis, soutenus par Téhéran. Ce conflit a fait près de 10 000 morts et provoqué « la pire crise humanitaire du monde », selon l’ONU. M. Pompeo a par ailleurs expliqué qu’il avait aussi discuté de la possibilité de voir Riyad faire davantage pour soutenir les opérations antijihadistes dirigées par Washington en Syrie, comme le souhaite Donald Trump.
« C’est un problème compliqué (...). Je veux d’abord m’assurer que nous sommes sur la même longueur d’onde », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il souhaitait voir « les États du Golfe travailler avec (les États-Unis) pour s’occuper de leur propre région », le Moyen-Orient.
Au sujet de la crise qui oppose le Qatar à ses voisins du Golfe, le nouveau secrétaire d’État a insisté sur la « nécessaire unité » de ces pays afin de faire face au « défi commun » posé par l’Iran.
 En Israël, la question palestinienne n’a été évoquée que de façon très générale. M. Pompeo s’est contenté de dire que la Maison-Blanche souhaitait « une paix durable et globale » entre Israéliens et Palestiniens. Les Palestiniens, en colère, boycottent l’administration américaine depuis la décision du président Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem aux environs du 14 mai. « Nous sommes incroyablement fiers » de cette décision, a affirmé le nouveau secrétaire d’État. Un haut responsable palestinien, Ahmad Majdalani, a indiqué que le boycott de l’administration américaine allait se poursuivre.
Source : AFP

Le nouveau chef de la diplomatie américaine a affiché hier en Arabie saoudite et en Israël la ligne dure de son pays vis-à-vis de l’Iran, moins de deux semaines avant la décision du président Donald Trump concernant l’accord sur le nucléaire iranien. Après des visites rapides chez ces deux alliés stratégiques de Washington qui considèrent l’Iran comme leur ennemi et sont hostiles...

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