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À La Une - Théâtre

Une chute mémorable au théâtre al-Madina

Sophia Hadi donne ce soir encore une belle performance de son talent d’actrice en habitant le texte d’Albert Camus.

Sophia Hadi devenue Jean-Baptiste Clamence dans « La chute », au théâtre al-madina, à Beyrouth..

Le théâtre al-Madina a accueilli hier (et ce soir encore) une adaptation remarquée de La chute d’Albert Camus, par le metteur en scène et réalisateur marocain Nabyl Lahlou et la comédienne Sophia Hadi. Pendant plus d’une heure, l’actrice marocaine incarne le rôle d’un homme, personnage principal de La chute.

C’est l’histoire d’un ancien avocat parisien, Jean-Baptiste Clamence, issu de la bourgeoisie française, dont la vie sera complètement bouleversée le jour où il n’arrivera pas à sauver une femme en train de se noyer. Clamence parle à un autre personnage croisé dans un bar à Amsterdam, le Mexico City, dans un monologue qui s’assimile plus à une confession qu’à une discussion. Il aime à s’appeler « juge-pénitent ». L’ancien avocat fait son procès, peignant sa vie au fil des années, au fil de ses désirs, de ses espoirs et de ses actions, pour effectivement chuter tout au long de ce monologue au plus profond de son être, et dans le plus profond mal-être. Ici, la scénographie est suggestive et sobre : des tables de cafés, un porte-manteau, des verres de genièvre...

Le roman d’Albert Camus sur la culpabilité a été peu joué au théâtre, les metteurs en scène étant sans doute rebutés par sa complexité et la difficulté de maintenir l’attention du spectateur dans cette traversée en solitaire. Ce pari risqué a été remporté haut la main par une femme, Sophia Hadi. Après avoir travaillé le texte pendant des mois, l’actrice, habituée aux rôles masculins (notamment dans En attendant Godot, Ophélie n’est pas morte), a incarné de manière troublante ce personnage aux mille facettes. La métamorphose se retrouve dans le changement de voix et dans le style vestimentaire (cravate, costume à carreaux). Le spectateur s’égare à mesure que le récit progresse. Mais tout cela est compensé par le jeu maîtrisé de la comédienne, qui tient en haleine son public et s’efface au profit de son personnage ambivalent et torturé. Une pièce qui questionne le spectateur sur toutes nos duplicités. Une introspection à ne pas rater.




Théâtre al-Madina
Hamra, imm Saroulla.
Ce soir, vendredi 27 avril 2018
20h30.

Le théâtre al-Madina a accueilli hier (et ce soir encore) une adaptation remarquée de La chute d’Albert Camus, par le metteur en scène et réalisateur marocain Nabyl Lahlou et la comédienne Sophia Hadi. Pendant plus d’une heure, l’actrice marocaine incarne le rôle d’un homme, personnage principal de La chute.C’est l’histoire d’un ancien avocat parisien, Jean-Baptiste...

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