Le ton monte entre les adversaires politiques au fur et à mesure que la date des législatives, prévues le 6 mai, approche. À Beyrouth I où une véritable bataille se jouera dans les quartiers d’Achrafieh, de Rmeil, de Saïfi et de Médawar, les candidats des deux principales listes adverses, celle du CPL, du Tachnag et de leurs alliés, et celle des Forces libanaises, Kataëb, de Michel Pharaon et de leurs alliés, se livrent à un lynchage politique de circonstance.
Les Forces libanaises ont vivement réagi hier à un discours électoral du candidat grec-orthodoxe sur la liste du CPL, Nicolas Chammas, pendant que les deux candidats maronites sur les deux listes rivales, Nadim Gemayel et Massoud Achkar, se livraient à un échange à fleurets mouchetés et que le vice-président du CPL, Nicolas Sehnaoui, s’en prenait vivement à son rival grec-catholique, Michel Pharaon.
Dans un communiqué, le bureau d’information des FL a reproché à M. Chammas « non pas de critiquer le parti (de Samir Geagea), ce qui est son droit, mais de se lancer dans une campagne de diffamation et de déformation de la vérité à ses dépens ». Les Forces libanaises ont entrepris de répondre point par point à M. Chammas qui encourageait ses électeurs à voter pour sa liste et reniait aux FL le droit de présenter un candidat grec-orthodoxe « qui ne ressemble en rien à Achrafieh ».
Elles ont notamment mis l’accent sur « la communauté de destin historique » entre ce quartier de Beyrouth et leur parti, et reproché vivement à M. Chammas de « se cacher derrière le métropolite Élias Audi pour attaquer les Forces libanaises », en dénonçant « des manœuvres indécentes ». « Les fils d’Achrafieh et les Libanais en général savent très bien que les positions des FL et de Mgr Audi se recoupent et se complètent », souligne le communiqué qui relève que l’approche de M. Chammas, relative aux partis, « signale sans ambiguïté une faiblesse au niveau de la culture politique et nationale, et même au niveau de la culture de l’histoire électorale de cette circonscription ».
Entre Nadim Gemayel et Massoud Achkar, le bras de fer porte sur l’histoire des Kataëb, parti auquel M. Achkar appartenait. Dans deux interviews radio et télédiffusées, M. Gemayel a situé son action dans le prolongement de l’héritage politique de son père, l’ancien président assassiné Béchir Gemayel, et mis l’accent sur la complémentarité « politique et nationale entre les Kataëb et les FL qui se poursuivra au-delà des élections du 6 mai ». Il s’en est pris sans le nommer à Massoud Achkar, affirmant que « le camarade de Béchir est celui qui continue de défendre sa cause et non pas celui qui l’a accompagné pour un certain temps avant de s’allier à des gens dont les principes sont à l’antipode de ceux de Béchir ». Ce à quoi Massoud Achkar a répondu en accusant M. Gemayel de « déformer la vérité et de se moquer de l’intelligence des gens en prétendant que sa bataille à Achrafieh est contre le Hezbollah ».
Dans le même temps, le vice-président du CPL et candidat au siège grec-catholique de Beyrouth I, Nicolas Sehnaoui, présentait à travers son avocat une plainte pour diffamation contre Michel Pharaon devant le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour. « Le député Michel Pharaon m’a accusé de vol et de meurtre, ce qui est diffamatoire. Je peux le jeter en prison si son immunité est levée », a-t-il dit.
commentaires (5)
Certains mal-intentionnés tapis dans l'ombre sont ravis de ces discordes ridicules entre Chrétiens et vont en profiter au maximum ! Merci à tous ces gamins qui prétendent devenir... "députés"..disent-ils ??? Nous pouvons être fiers d'eux ! Irène Saïd
Irene Said
12 h 51, le 26 avril 2018