Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier que la clé de Jbeil et du Kesrouan était « aux mains du président Michel Aoun et du patriarche maronite Béchara Raï », après le tollé provoqué par la remise symbolique, la veille, de cette clé – sous forme de trophée – par le président de la Fédération des municipalités du Kesrouan-Ftouh, Juan Hobeiche, au leader du parti chiite.
Cette affaire avait créé une vive émotion dans la région et sur les réseaux sociaux, alors que le Hezbollah présente une liste dans la circonscription du Mont-Liban I (Kesrouan-Jbeil). Cette cérémonie, qui s’est déroulée dans la localité de Mouaysra, un village chiite dans le jurd du Kesrouan, a été vivement critiquée, principalement par les opposants du parti chiite dans cette région majoritairement chrétienne.
« La clé de Jbeil et du Kesrouan est aux mains du président Michel Aoun et du patriarche maronite », a déclaré Hassan Nasrallah lors d’un meeting électoral de soutien, dans la banlieue sud de Beyrouth, à la liste du Hezbollah dans la circonscription qui compte sept sièges maronites et un siège chiite. « Ce qu’a fait M. Hobeiche n’était qu’un geste symbolique », a déclaré le chef du parti chiite.
« Nous saluons le courage de Jean-Louis Cordahi et de ses partenaires qui se sont joints à notre liste dirigée par notre candidat du Hezbollah et du mouvement Amal », a-t-il déclaré. Dans son allocution télévisée, Hassan Nasrallah a également assuré que la liste du Hezbollah à Jbeil-Kesrouan était également celle du pouvoir, en référence au CPL. « Nous sommes attachés aux amitiés et aux alliances que nous avons bâties ces dernières années », a-t-il souligné.
Démographie et résistance
Le chef du Hezbollah a dénoncé l’idée, portée par certaines formations politiques, selon laquelle le Hezbollah cherche à modifier la démographie des régions chrétiennes. « Ces discours n’ont aucun sens, ils sont provocateurs et n’ont aucune valeur », a-t-il déclaré sur ce sujet.
« Nous pensons que le Liban ne peut être bâti que par l’intermédiaire d’un véritable partenariat entre l’ensemble de ses composantes, tant sur les plans politique que religieux. Je tiens à dire qu’aucun dignitaire chiite, ou sunnite d’ailleurs, ne cherche à s’imposer. Ceci est terminé », a-t-il déclaré. « Nous sommes en faveur de la coexistence, que personne ne vienne nous accuser de communautarisme », a-t-il lancé, dénonçant ceux qui « rêvent de sédition ». « Nous devons traiter avec prudence les sujets sensibles car il est important que nous préservions la paix interne », a-t-il déclaré.
Le chef du Hezbollah a également défendu les armes de la résistance, jugeant qu’elles ont « protégé le Liban de l’ennemi israélien et des groupes terroristes takfiristes aux côtés de l’armée libanaise ». « La résistance est complémentaire et n’est pas une menace pour l’armée libanaise. Elle est l’une des composantes essentielles de la sécurité et de la stabilité du Liban », a-t-il déclaré, réaffirmant son attachement au triptyque peuple-armée-résistance.
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a réaffirmé sa préférence pour le scrutin proportionnel. « Pour notre part, nous avons toujours milité pour le scrutin à la proportionnelle avec le Liban comme circonscription unique, ou de grandes circonscriptions. Cette loi reprend ce principe, et c’est sous l’égide de cette loi que se déroulera le 6 mai l’une des plus importantes élections législatives de l’histoire du Liban », a-t-il noté.
Le leader du Hezbollah n’a pas évoqué la violente agression dont a été victime dimanche le journaliste chiite Ali el-Amine, qui a formé une liste d’opposition au parti chiite dans la circonscription du Liban-Sud III, dans le caza de Bint Jbeil, par une trentaine de partisans du Hezbollah.
Liban - Législatives 2018
Nasrallah : La clé de Jbeil et du Kesrouan est aux mains de Aoun et du patriarche
OLJ / Par Julien ABI RAMIA, le 24 avril 2018 à 00h00
commentaires (4)
IL ESSAIE D,EFFACER LA GAFFE !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 48, le 24 avril 2018