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Économie - Hydrocarbures

Une alliance Arabie-Russie se dessine au détriment de l’OPEP

Cette nouvelle alliance devrait être plus large que celle des 14 membres de l’organisation dont le poids s’estompe de jour en jour, selon certains experts.

Le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, le ministre de l’Énergie saoudien Khalid al-Faleh et son homologue russe Alexander Novak, le 21 janvier 2018. Mohammed Mahjoub/AFP

L’Arabie saoudite cherche à amener la Russie dans un nouveau club de producteurs de pétrole afin de stabiliser le marché sur la durée, remettant en cause le rôle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) que le royaume préside actuellement, estiment des analystes. L’Arabie saoudite est le premier exportateur de pétrole, et la Russie le premier producteur mondial de brut, avec un niveau de production de 10,6 millions de barils par jour, talonnée par les États-Unis qui produisent 10,5 mbj. Certains experts affirment que l’OPEP est « de facto morte ».
En janvier, l’Arabie saoudite a publiquement lancé l’idée de pérenniser un accord de coopération conclu fin 2016 entre 24 producteurs (les 14 de l’OPEP et 10 autres) pour réduire la production et faire remonter les prix. Le prince héritier Mohammad ben Salmane et le ministre saoudien de l’Énergie Khaled al-Faleh ont souhaité un cadre de coopération à long terme entre producteurs. L’idée a été appuyée par plusieurs membres de l’OPEP, principalement les Émirats arabes unis et le Koweït. Un porte-parole du Kremlin a déclaré le mois dernier que la Russie et l’Arabie saoudite ont discuté d’un « large éventail d’options » pour une coopération sur le marché mondial du pétrole.


(Pour mémoire : Riyad veut créer un cadre de coopération permanent entre les pays membres de l’OPEP et les non-OPEP)



« Maintenir les prix stables »
Pays membres et non membres de l’OPEP se réunissent justement aujourd’hui à Djeddah (ouest de l’Arabie) pour évaluer le respect des quotas de production conformément à l’accord de 2016 et, éventuellement, parler d’une coopération sur le long terme. Les producteurs ont été encouragés par les résultats de leur accord : celui-ci a rétabli l’équilibre sur le marché du brut, contribuant à un rebond des prix qui sont passés de moins de 30 dollars le baril début 2016 à plus de 70 dollars à ce jour. « Sans la coopération de la Russie et d’autres producteurs non membres de l’OPEP, il aurait été difficile d’obtenir ce succès. Il aurait fallu des mesures douloureuses de la part des membres de l’OPEP », explique l’analyste Kamel al-Harami, basé au Koweït. « La nouvelle forme de coopération ressemble essentiellement à une alliance entre l’Arabie saoudite et la Russie », dit-il à l’AFP.
Pour Jean-François Seznec, expert pétrolier enseignant aux États-Unis, « les deux plus grands fournisseurs de pétrole conventionnel, Riyad et Moscou, peuvent travailler ensemble pour maintenir des prix stables ou se battre l’un contre l’autre en augmentant la production pour tuer le marché des producteurs de schiste mais, ce faisant, ils se tuent eux-mêmes ». « La seule approche logique et intelligente est de maintenir les prix stables », estime-t-il. Les prix s’étaient effondrés à la mi-2014 car les producteurs, principalement l’Arabie saoudite, avaient refusé de réduire leur production pour maintenir leurs parts de marché face à la rude concurrence du pétrole de schiste américain, ce qui a conduit à une surabondance de pétrole.

Projet de charte
Lundi, à Koweït, le secrétaire général de l’OPEP, Mohammad Barkindo, a parlé de la nouvelle alliance entre producteurs comme d’un « nouveau chapitre » dans l’histoire de l’industrie pétrolière. Dans les prochains mois, a-t-il dit, les producteurs chercheront à « institutionnaliser ce cadre à long terme », avec une participation large et inclusive. Souhail al-Mazrouei, ministre émirati de l’Énergie, a déclaré le mois dernier qu’un « projet de charte » pour la nouvelle alliance serait élaboré d’ici à la fin de 2018, date à laquelle l’accord actuel sur les quotas de production expirera. Et M. Faleh a affirmé que la coopération saoudo-russe durerait « des décennies et des générations ». « Nous allons travailler ensemble, non seulement avec les 24 pays, mais aussi en invitant de plus en plus de participants », a-t-il dit. « L’OPEP a perdu un peu de son éclat après l’adhésion de la Russie à l’accord de coopération. Cela voulait dire qu’elle ne pouvait plus faire le travail seule », explique M. Harami.
Selon M. Seznec, « l’OPEP est de facto morte », mais elle est « toujours utile dans le sens où elle donne aux Saoudiens un forum pour échanger des idées avec des producteurs mineurs et fournir des informations appropriées à tous ». Pour Anas al-Hajji, expert pétrolier basé aux États-Unis, « l’OPEP, en tant que club de producteurs de pétrole, ne s’arrêtera pas, mais la question porte sur le centre de la puissance (pétrolière) : il s’agit de l’Arabie saoudite et de la Russie ».


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EN PREVISION DU SECOND TOUR DU MATCH SYRIEN !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 01, le 20 avril 2018

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Commentaires (2)

  • EN PREVISION DU SECOND TOUR DU MATCH SYRIEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 01, le 20 avril 2018

  • Avec le départ des usa de notre région AGRESSÉE par l'occident, les bensaouds cherchent à amadouer la Russie de Poutine pour espérer encore survivre, face à sa prochaine disparition . INSHALLAH !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 52, le 20 avril 2018

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