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Le climat social se crispe en France: grève du rail et universités en ébullition

Le climat social en France s'est crispé mercredi avec l'occupation de la prestigieuse école de Sciences Po Paris par des étudiants mécontents d'une réforme, qui s'ajoute aux tensions croissantes dans certaines universités et à la grève du rail.
En plus des blocages et perturbations qui continuent de toucher une dizaine d'autres sites en France, le mouvement de protestation dans les universités s'est étendu mercredi à Sciences Po Paris.
Ce creuset de l'élite républicaine a notamment formé le président Emmanuel Macron. Près d'un an après son élection, le chef de l'Etat est aussi dans le collimateur des cheminots, dont certains l'ont sifflé mercredi lors d'un déplacement dans l'Est.

Quatre universités sur environ 70 sont toujours totalement bloquées et onze autres sites perturbés (sur environ 400) par des étudiants opposés à la loi réformant l'accès à l'université, accusée d'instaurer une "sélection" déguisée.
Mercredi, la justice a ordonné l'évacuation de l'université Paul-Valéry à Montpellier (sud-est), bloquée depuis mi-février.


"Professionnels du désordre"

A Paris, le bâtiment principal de Sciences Po a été fermé "par mesure de sécurité" par la direction, en raison de l'occupation d'une partie de l'établissement. "Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui", ont souligné ces étudiants dans un communiqué demandant le retrait de la loi sur les universités.
Elle aussi touchée, l'université de Rouen (nord-ouest) a annoncé mercredi la fermeture de son principal campus jusqu'à lundi face aux menaces d'"extension des blocages" et "au risque accru de débordements".

Dans l'est, les étudiants de l'université de Strasbourg, où plusieurs bâtiments sont bloqués depuis trois semaines, ont en revanche voté pour la reprise des cours.
Dimanche, Emmanuel Macron avait estimé que les étudiants mobilisés contre la loi Vidal - du nom de la ministre de l'Enseignement supérieur - étaient "souvent minoritaires", et dénoncé des violences "inadmissibles" souvent menées par "des professionnels du désordre".

La mobilisation sociale contre un autre projet de réforme du gouvernement, celui visant la compagnie ferroviaire publique (SNCF), a en outre repris mercredi, au lendemain du vote en première lecture à l'Assemblée nationale de ce projet de loi, qui prévoit notamment la suppression du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés à partir du 1er janvier 2020.
Les cheminots exercent mercredi leur quatrième épisode de grève - jusqu'à vendredi à 07H55 (05H55 GMT) - depuis début avril en France, avec un taux de grévistes en baisse mais un trafic toujours perturbé.

58% des Français "mécontents"
Pour mercredi et jeudi, la SNCF annonçait un train à grande vitesse (TGV) sur trois, ainsi que deux trains express régionaux (TER) et Transiliens (en région parisienne) sur cinq. Trois trains sur quatre devaient circuler à l'international.

Le projet de loi comporte notamment la transformation de la SNCF en "société nationale à capitaux publics" au 1er janvier 2020, le calendrier de l'ouverture à la concurrence et certaines garanties pour les cheminots qui seront transférés vers une autre entreprise ferroviaire concurrente.
Le président Macron a dit mercredi croire "profondément" dans cette réforme.
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié mercredi, 58% des Français se disent "mécontents" de l'action du président Macron. Mais ils sont 67% à estimer le bilan "positif" pour "les relations avec l'Union européenne", 63% pour "l'image de la France à l'étranger", 56% pour "la croissance et l'attractivité de la France".
Une mobilisation nationale et interprofessionnelle est également organisée jeudi par deux syndicats dans l'espoir de former un front unique contre la politique du gouvernement. D'autres secteurs, comme celui de l'énergie ou les transports parisiens, seront également en grève.

Le climat social en France s'est crispé mercredi avec l'occupation de la prestigieuse école de Sciences Po Paris par des étudiants mécontents d'une réforme, qui s'ajoute aux tensions croissantes dans certaines universités et à la grève du rail. En plus des blocages et perturbations qui continuent de toucher une dizaine d'autres sites en France, le mouvement de protestation dans les ...