La justice belge s'est octroyée mercredi un mois supplémentaire avant d'entamer l'examen des nouveaux mandats d'arrêt européens délivrés par l'Espagne à l'encontre de trois ex-dirigeants indépendantistes catalans exilés en Belgique, ont indiqué le parquet de Bruxelles et les avocats.
L'audience prévue dans la matinée à huis clos devant la chambre du conseil du tribunal néerlandophone de Bruxelles a été reportée au 16 mai, à la demande du parquet.
"On ne peut pas discuter de l'affaire sans l'information qu'on veut obtenir d'Espagne", a justifié lors d'un point presse Ine Van Wymersch, porte-parole du parquet de Bruxelles. "Le parquet doit encore prendre ses réquisitions et la défense déposer ses conclusions. C'est tout à fait normal de remettre l'affaire", a dit de son côté à l'AFP Me Michèle Hirsch, avocate de deux des trois ex-dirigeants catalans concernés.
Ces nouvelles demandes de remise à l'Espagne formulées le 23 mars visent Meritxell Serret, Anton Comin et Lluis Puig, anciens membres de l'exécutif régional déchu en octobre dernier après la tentative avortée de sécession en Catalogne.
Tous trois s'étaient livrés le 5 avril aux autorités belges, et après audition un juge d'instruction les avait laissés en liberté sous conditions.
Anton Comin, ex-ministre catalan de la Santé, est poursuivi par la justice espagnole notamment pour "rébellion", un délit passible de trente ans de prison.
Avec leur président destitué Carles Puigdemont, également poursuivi pour "rébellion" et désormais sous surveillance judiciaire en Allemagne, quatre ex-ministres régionaux au total s'étaient exilés en Belgique le 30 octobre, peu après la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid.
Ils ne sont plus que trois sur le sol belge car leur collègue Clara Ponsati est, elle, en liberté conditionnelle en Ecosse où elle était partie enseigner à l'université.
Les premiers mandats d'arrêt qui les visaient, émis à Madrid le 3 novembre, avaient soudainement été retirés un mois plus tard, alors que la justice belge avait entamé leur examen.
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