Julian Draxler, milieu du Paris SG, effectuant un tir en ciseau sur le but de l’AS Monaco, dimanche soir, lors du match de L1 au stade Parc des Princes. Le PSG a étrillé l’ASM (7-1), devenant champion de France pour la 7e fois. Thomas Samson/AFP
Le Paris SG a glané dimanche ce qui sera sans doute l’avant-dernier titre d’Unai Emery à sa tête : à la tâche jusqu’au bout, l’Espagnol est en fin de contrat en juin et l’Allemand Thomas Tuchel devrait rapidement lui succéder.
« On a un coach aujourd’hui, il a un contrat jusqu’à la fin de saison, Unai Emery. » Avec ce commentaire, Nasser al-Khelaïfi, président du PSG, a refusé hier de se prononcer sur l’identité de celui qui s’installera sur le banc de touche parisien en vue de la saison prochaine. « Si on avait quelqu’un, on l’aurait annoncé », a-t-il toutefois temporisé. Sauf surprise, ce devrait cependant être Tuchel et, en tout cas, pas Unai Emery. L’Espagnol s’est d’ailleurs montré plutôt fataliste dimanche soir, après la correction infligée à Monaco (7-1), champion sortant redonnant sa couronne au PSG (la 7e de son histoire). « Je crois dans ce projet, je crois dans le projet de cette équipe, avec moi ou sans moi », a-t-il dit. « À part le logo et les supporteurs, tous les autres peuvent changer. Tous. Mais c’est un projet très solide, avec le président et avec l’idée de grandir. Et avec mon projet individuel. Je suis très content ici », a-t-il aussi exposé après avoir gagné son 6e titre parisien en comptant deux Trophées des champions de début de saison (avec aussi une Coupe de France et deux Coupes de la Ligue).
Dimanche soir, Emery a enregistré le soutien de quelques cadres du vestiaire, notamment du capitaine Thiago Silva, quand même un peu ambigu quand il a été interrogé sur son envie de poursuivre avec Emery : « Oui, bien sûr, je suis son capitaine, et même si je pensais le contraire, je ne peux pas dire qu’il faut qu’il parte. » Plus explicite, Marco Verratti a dit hier qu’Emery était « un très grand entraîneur ». « S’il reste, ça me fait vraiment plaisir. Je suis triste car quand on crée des rapports, on devient ami. Après, c’est le football », a-t-il exposé.
Emery a toutefois perdu du crédit auprès de son effectif au gré de choix de coaching surprenants, et auprès de ses dirigeants en raison des parcours avortés en Ligue des champions. Recruté pour faire franchir un cap au club parisien en Europe, il a été éliminé deux fois de suite en 8es de finale, après quatre saisons consécutives en quarts de finale.
En fonction des résultats du PSG lors des cinq dernières journées de la Ligue 1 (déplacements à Bordeaux, Amiens et Caen, réceptions de Guingamp et Rennes), Emery pourra s’offrir quelques bonus, comme le record de points pris (96, établi par Laurent Blanc en 2015/2016), voire le record de buts inscrits en une saison, détenu depuis 1960 par le Racing Club de Paris (118 buts, contre 103 pour le PSG). Et il reste à son PSG un trophée à aller chercher : la Coupe de France, dont il disputera la demi-finale demain à Caen. La finale, qui l’opposera à un club de National 1, soit Chambly, soit Les Herbiers, ne devrait ensuite être qu’une formalité, le 8 mai au Stade de France.
« Pour l’analyse de la saison, il faudra attendre un peu. Il nous reste encore un titre à disputer », observe Emery. « C’est le 7e titre du club, d’autres en ont plus. Monaco, Nantes, Saint-Étienne, Marseille... Mais on doit continuer à construire, estime-t-il. Il existe un outil solide pour l’avenir, pour rester le n° 1 en France et le devenir ailleurs avec de la patience et du travail. » Pas sûr, toutefois, que son successeur trouve exactement les mêmes outils : le PSG pourrait connaître un été agité sur le marché des transferts, et plusieurs cadres parisiens quitter le club. Tuchel est en tout cas prévenu : titres et records nationaux ne suffiront pas à contenter les dirigeants du club.
Source : AFP