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Liban - Législation

Article 49 du budget : Raï et Gemayel reviennent à la charge

« L’article 49 du budget 2018 (NDLR : anciennement article 50, avant amendements) octroyant un permis de séjour à tout ressortissant arabe ou étranger qui achèterait à certaines conditions un appartement continue d’inquiéter les Libanais », a affirmé hier, dans son homélie dominicale, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.Le patriarche n’a pas manqué de rappeler que « l’épouse et les enfants de l’acheteur bénéficient eux aussi d’un permis de séjour, avec ce que ce document finit par leur octroyer comme droits, tout cela étant au détriment du peuple libanais ».
Mgr Raï a réclamé « l’annulation de cet article et la suspension de l’application de la loi sur le droit de propriété des étrangers, en attendant son amendement, sachant que le nombre des étrangers au Liban s’élève à la moitié et plus de la population libanaise, et que, ceci étant, les circonstances ne permettent plus l’octroi d’aucun permis de séjour, titre de propriété, naturalisation ou implantation ».
Pour sa part, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a lui aussi réclamé l’abolition de l’article 49, estimant qu’un amendement de la loi « ne fera pas l’affaire ».
 « En dépit de tout ce qui se dit sur un amendement de cet article, c’est un permis de séjour à vie qui est accordé au propriétaire étranger d’un appartement, puisque le titre de résidence est légalement lié à l’existence de l’appartement acquis », a dit le chef du parti Kataëb. « Si donc l’appartement reste la propriété de l’étranger tout au long de sa vie, le permis de séjour qu’il obtient ainsi sera-t-il provisoire ou permanent ? Que dire si l’appartement est vendu au moyen d’une procuration ? Ou si son propriétaire le loue pour en payer les traites ? Ou bien encore s’il l’achète et en échelonne le paiement sur 30 ans ? » a-t-il ajouté, dubitatif. Et le député du Metn de relever que « ces nouvelles dispositions sont votées alors que des conditions restrictives sont imposées aux jeunes Libanais désireux de fonder un foyer, dont le relèvement des taux d’intérêt et l’abaissement du montant du crédit obtenu, pour en arriver peut-être à la suspension pure et simple de ces prêts au logement ».
 « Non, a conclu M. Gemayel, qui s’exprimait à un meeting électoral à Bickfaya, l’article 49 ne doit pas passer. » Il s’est aussi indigné que le législateur soit « prêt à vendre l’avenir de nos jeunes en échange du droit de résidence permanent aux réfugiés, sans compter l’addition de 12 milliards de dollars à la dette du pays ». « Vraiment, les Libanais sont prêts à tout pour empêcher le taux de la livre de s’effondrer ! » s’est-il exclamé.
Rappelons que le patriarche Raï avait reçu vendredi dernier M. Gemayel, et que les hommes étaient tombés d’accord pour considérer que l’article en question, que le législateur a subrepticement glissé dans le volumineux texte du budget, pave la voie à une naturalisation déguisée des réfugiés et déplacés.
Sur un autre plan, le patriarche Raï a reçu samedi le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, venu lui présenter ses vœux pour les fêtes pascales. Ce dernier a tenu à assurer au dignitaire religieux que l’armée est « prête à faire face à tous les dangers ».

« L’article 49 du budget 2018 (NDLR : anciennement article 50, avant amendements) octroyant un permis de séjour à tout ressortissant arabe ou étranger qui achèterait à certaines conditions un appartement continue d’inquiéter les Libanais », a affirmé hier, dans son homélie dominicale, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.Le patriarche n’a pas manqué de...

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