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Moyen Orient et Monde - Sommet de Dhahran

L’Arabie saoudite place Jérusalem et l’Iran en tête des priorités arabes

La photo de famille lors du sommet arabe en Arabie saoudite, hier. AFP / STR

Le roi Salmane d’Arabie saoudite a placé la question de Jérusalem et l’attitude « agressive » du rival iranien en tête des priorités arabes, lors du sommet des dirigeants arabes dans le royaume saoudien, en évitant d’évoquer le conflit en Syrie 24 heures après des frappes occidentales contre des cibles du régime de Bachar el-Assad, dans son discours lors de cette 29e rencontre annuelle à Dhahran (Est).
Le roi, dont le pays est un proche allié des États-Unis, a rejeté la décision de l’administration de Donald Trump de transférer, en principe à la mi-mai, l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. « Nous réitérons notre rejet de la décision américaine concernant Jérusalem », a-t-il ainsi déclaré, ajoutant que « Jérusalem-Est est une partie intégrante des territoires palestiniens ». « Je nomme le sommet de Dhahran sommet de Jérusalem pour que tout le monde sache que la Palestine et son peuple restent au cœur des préoccupations des Arabes », a proclamé le roi saoudien. Il a annoncé un don de 150 millions de dollars « pour soutenir l’administration des biens islamiques » dans la partie est (palestinienne) occupée et annexée par Israël.
Rompant avec ses prédécesseurs, Donald Trump a annoncé en décembre que Washington reconnaissait officiellement Jérusalem comme la capitale d’Israël, provoquant l’ire des Palestiniens qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’État auquel ils aspirent. Et début avril, le roi Salmane avait réaffirmé « la position inébranlable du royaume sur la question palestinienne et les droits légitimes du peuple palestinien à un État indépendant avec Jérusalem comme capitale », alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort. Mais son fils, le puissant prince héritier Mohammad ben Salmane, 32 ans, avait au même moment estimé que les Israéliens avaient aussi le « droit » d’avoir leur propre État, envoyant ce qui semble être un nouveau signal de rapprochement avec Israël qui, comme Riyad, considère Téhéran comme sa bête noire.

Attitude « agressive »
L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, les deux puissances rivales dans la région, sont engagés depuis des années dans des conflits par alliés interposés, que ce soit en Syrie, au Yémen, en Irak ou au Liban.
 « Nous renouvelons notre ferme condamnation des actes terroristes commis par l’Iran dans la région arabe et rejetons ses ingérences flagrantes dans les affaires des pays arabes », a déclaré le roi Salmane hier. Il a également dénoncé l’attitude « agressive » de l’Iran accusé « de menacer la sécurité de la nation arabe ».
Riyad a pris en 2015 la tête d’une coalition au Yémen voisin en soutien au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi contre l’avancée des rebelles pro-iraniens qui multiplient les tirs de missiles sur l’Arabie saoudite.
Fait nouveau, les rebelles ont commencé à tirer des drones sur des cibles dans le Sud saoudien, amenant le gouvernement yéménite à accuser l’Iran de fournir ces appareils à leurs alliés. L’Iran se défend d’armer les rebelles, bien qu’il reconnaisse les soutenir politiquement.
Le souverain saoudien a aussi évoqué le défi du « terrorisme », mais évité de parler de la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et du différend avec le Qatar.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, l’Égyptien Ahmad Abou el-Gheit, a appelé les pays arabes à « reprendre l’initiative en Syrie et à élaborer une stratégie en vue de relancer la recherche d’une solution politique ».
Avant le sommet, l’Arabie saoudite et le Qatar, qu’une crise oppose à propos de l’appui présumé de Doha à des groupes extrémistes, avaient tous deux apporté leur soutien à l’action militaire occidentale en Syrie. L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, était absent du sommet de Dhahran, auquel participaient 17 chefs d’État ou de gouvernement des 22 membres de la Ligue arabe. Le Qatar était représenté par son ambassadeur auprès de la Ligue.
La déclaration finale a repris les sujets énoncés par le roi saoudien. Dans leur communiqué final, les représentants des 22 membres de la Ligue arabe ont réaffirmé leur « soutien à la cause palestinienne » et rejeté comme « illégitime la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël (...) Jérusalem-Est restera la capitale de la Palestine arabe ».
Comme chaque année, les dirigeants arabes ont « rejeté les ingérences iraniennes dans les affaires des pays arabes et dénoncé les tentatives agressives qui visent à ébranler la sécurité » régionale. Dans leur communiqué, les dirigeants arabes ont de nouveau accusé l’Iran « d’armer des milices terroristes dans plusieurs pays arabes en violation des relations de bon voisinage et des conventions internationales ».
Ce genre de réunion n’aboutit que très rarement à des actions concrètes. La dernière fois que la Ligue arabe, créée en 1945, a pris une décision forte remonte à 2011, quand elle a suspendu la Syrie en raison des responsabilités de son président dans la guerre.
Source: AFP
Le roi Salmane d’Arabie saoudite a placé la question de Jérusalem et l’attitude « agressive » du rival iranien en tête des priorités arabes, lors du sommet des dirigeants arabes dans le royaume saoudien, en évitant d’évoquer le conflit en Syrie 24 heures après des frappes occidentales contre des cibles du régime de Bachar el-Assad, dans son discours lors de cette 29e...

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