Le président Macron a insisté sur le caractère « indispensable » de la réforme de la SNCF, qui « doit se réorganiser ». Pascal Rossignol/Reuters
Emmanuel Macron veut « aller au bout » de la réforme « indispensable » de la SNCF, a-t-il dit hier sur TF1, en appelant les syndicats de cheminots « au calme » avant un nouvel épisode de grève de deux jours – le troisième – ayant débuté hier. Le trafic s’annonce moins perturbé aujourd’hui que lors des jours précédents. La SNCF prévoit de faire circuler un TGV et un TER sur trois, ainsi que deux Transilien sur cinq et un train Intercités sur cinq. Le trafic international sera « normal » pour les Eurostar, « quasi normal » pour les Thalys, tandis qu’un train Lyria sur six circulera. Selon le directeur général adjoint du groupe, Mathias Vicherat, 38 % des personnels indispensables à la circulation des trains seront en grève vendredi, soit dix points de moins que lors du premier épisode de la grève (48 %).
Le président Macron a insisté sur le caractère « indispensable » de la réforme de la SNCF, qui « doit se réorganiser », tout en appelant les syndicats « au calme ». « Je les ai entendus », a-t-il assuré, « mais la bonne réponse, ce n’est pas d’arrêter de faire la réforme, c’est de la faire ensemble ». Les cheminots qui « sont rentrés avec (le) statut » à la SNCF « resteront dans le statut parce que c’est un contrat », même s’ils sont transférés dans une autre entreprise après l’ouverture à la concurrence, a-t-il ajouté. « Donc on ne leur demande pas d’efforts, on leur dit juste d’accepter » la suppression de ce statut pour « les nouveaux » embauchés, dont les contrats seront basés sur « la convention » collective du transport ferroviaire « qui va se définir ensuite », a-t-il souligné. La SNCF « sera une entreprise publique à capitaux 100 % publics ». Sa dette de quelque 50 milliards d’euros (soit 62 milliards de dollars) sera reprise en partie « dès le début », puis le reste « progressivement », en fonction de l’avancée des réformes, a-t-il indiqué. Et l’État « va investir 10 millions d’euros (soit 12,3 millions de dollars) par jour pendant 10 ans pour entretenir les lignes », a-t-il rappelé.
« Maintenir la pression »
Le troisième épisode de la grève de deux jours sur cinq lancé début avril par la CGT Cheminots, l’UNSA ferroviaire et la CFDT Cheminots s’achèvera dimanche. Ce trio syndical a déjà déposé son quatrième préavis, allant de mardi jusqu’au vendredi 20 avril. SUD-Rail a, lui, lancé une grève illimitée. La CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF, a appelé les agents à « maintenir la pression par l’élargissement de la mobilisation », alors que les députés ont commencé lundi à voter les articles du projet de loi de réforme ferroviaire qui doit arriver fin mai au Sénat. Un vote solennel du texte en première lecture est prévu mardi à l’Assemblée. Mercredi soir, malgré l’opposition de députés de gauche déplorant d’importantes lacunes, l’Assemblée a voté une série de garanties pour les cheminots qui seraient transférés de la SNCF vers une autre entreprise ferroviaire, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence.
Source : AFP