Les principaux prévenus du procès du groupe libertaire de Tarnac, initialement inculpés pour des faits de terrorisme, ont été relaxés jeudi par la justice française après avoir été accusés de sabotage d'une ligne de chemins de fer en 2008.
Au total, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des relaxes pour la quasi-totalité des huit prévenus, dont Julien Coupat, longtemps présenté comme le leader charismatique du groupe d'ultra-gauche, et son ex-compagne Yildune Lévy.
Seul un homme, Christophe Becker, a été condamné pour recel de vols et tentative de falsification de documents administratifs à 4 mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende avec sursis pour son refus de prélèvement d'empreintes et biologique.
"L'audience a permis de comprendre que +le groupe de Tarnac+ était une fiction et qu'il avait été regroupé sous cette dénomination des personnes qui ne se connaissaient pas entre elles", a expliqué la présidente Corinne Goetzmann.
L'affaire du "groupe de Tarnac" avait spectaculairement débuté le 11 novembre 2008 par l'arrestation devant les caméras de télévision d'une dizaine de membres d'une communauté libertaire installée à Tarnac, un petit village de Corrèze (centre), par 150 policiers encagoulés. Quelques jours plus tôt, les 7 et 8 novembre, des caténaires de lignes SNCF avaient été sabotées dans la région parisienne, provoquant une véritable pagaille avec plus d'une centaine de TGV et 20.000 voyageurs bloqués.
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, qui avait théorisé le danger d'un retour en France d'un terrorisme d'extrême gauche, avait alors rapidement salué l'interpellation de membres de "l'ultra-gauche, mouvance anarcho-autonome, en lien avec les sabotages".
Mais au fil du temps, l'enquête a patiné et, après neuf ans de bataille judiciaire la Cour de cassation, plus haute juridiction française, a finalement abandonné la qualification terroriste. Les huit prévenus du dossier, cinq hommes et trois femmes âgés de 31 à 43 ans, ont finalement été jugés pour association de malfaiteurs, dégradation d'une ligne SNCF, violences lors d'une manifestation, recel de documents volés et refus de se soumettre à un prélèvement biologique. Ces qualifications étaient passibles de cinq ans de prison.
"Ce sont dix années de procédure qui ont été balayées en trois semaines d'audience. Les prétendues charges du parquet n'ont pas résisté à la réalité des débats", a réagi Marie Dosé, avocate de Yildune Lévy comparant l'affaire à "un château de cartes politique et policier" qui vient de s'écrouler.
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